Il y avait, ce week-end à Chazelles sur Lyon, le 67° Grand Prix bouliste de la Chapellerie. Ce concours inscrit au calendrier des grandes manifestations du sport boules nationales depuis 1947 est régulièrement organisé tous les ans par la municipalité.
On sait toute la place que tient ce sport dans la vie de Chazelles avec des combats fratricides et épiques : à la manière de ce qui a pu se passer dans le football avant la fusion de l’ASC et de La Vaillante.
La ville ne possède pas moins de 3 clubs de boules. La première née en 1908 c’est l’Amicale Laïque. Puis c’est la création deux décennies plus tard du « Clos Courage » : du nom du célèbre teinturier chazellois, et enfin dans les années 30 on voit apparaitre la section boules de La Vaillante puisqu’il n’était pas possible de laisser une amicale laïque sans son similaire issu du groupement confessionnel.
Pour l’histoire des boules à Chazelles, il convient de se reporter vers l’article de Chazelles-Histoire et pour quelques pages de celles-ci en ouvrant ce lien sur le site.
Chaque année la place Poterne est transformée en boulodrome avec un revêtement de sable provenant des Carrières du Forez (Groupe Delage). On y trouve des gradins et des terrasses de café accueillantes. Les fonds de jeu sont fermés par de puissantes planches. Il s’y déploie 7 cours appelés « cadres », de 27,50 mètres de long, sur 2,50 à 4 mètres de large. Chacun est divisé en zones délimitées par des lignes codifiées. On y trouve à chaque bout un compteur à aiguilles pour marquer les points de chaque équipe.
Ici, les nombreux boulistes régionaux, voire nationaux viennent à la recherche d’un trophée particulièrement prisé. Chazelles est, bien longtemps après les Chevaliers de Saint Jean, une place forte des boules. La ville a même organisé en 2010 le championnat de France de cette discipline sportive et s’est doté l’an dernier d’un somptueux pétanquodrome en lieu et place de l’ancienne Chapellerie Blanchard qui a heureusement gardé, comme l’usine Fléchet, sa belle cheminée.
Il nous a paru important de souligner à l’occasion de cette manifestation la place importante qu’ont les boules dans le patrimoine humain et culturel de Chazelles et de ses environs.
On sait, bien sûr tous ici, que le jeu de boules est né à La Croix Rousse, village proche de Lyon au 18° siècle, et que la première association bouliste a été créée à Lyon à la Croix-Rousse, annexée plus tard à sa grande sœur : c’est le Clos Jouve.
Pour jouer aux boules, tout parait simple à vue d’œil : quelques règles, des boules, un cochonnet et de la bonne humeur. Mais dans la réalité c’est véritable sport nécessitant un bon état physique et mental, de l’endurance, de la patience, de l’œil et du doigté.
Il faut aussi du matériel en bon état dont des boules aux caractéristiques de poids et de diamètre précises. Celles-ci sont en bronze et comportent la plupart du temps des stries géométriques servant à la fois à leur reconnaissance mais aussi à leur comportement sur le terrain par un effet d’accrochage plus ou moins important lors du roulement sur le sol.
Dans le sac indispensable du bouliste, on trouve, des vêtements de sport amples pour ne pas gêner les mouvements, une serviette pour l’essuyer car on est généralement en plein soleil pendant des heures, une bouteille d’eau minéralisée, un chiffon de tissu chamoisé pour essuyer les boules et un « cinquante » pour mesurer la distance entre les boules. Cet accessoire est nécessaire pour chaque équipe car c’est généralement en formation que l’on joue les concours régionaux ; doublette, triplette, quadrette. Il faut y ajouter un cochonnet ou but de couleur rouge généralement en buis.
C’est lui qui sert de référence pour les mesures car c’est lui que l’on tente d’approcher au plus près et c’est par rapport à lui que l’on compte les points. À la fin de la première « mène », lorsque toutes les boules sont lancées, on compte toutes les boules d’une équipe qui sont situées plus près du but que la plus proche des boules de l’équipe adverse. Le but à lancer revient à l’équipe qui a gagné la mène précédente. Cette équipe lance le but depuis la ligne de pied opposée à celle qui a été utilisée lors de la mène précédente. La mène suivante se déroule de la même façon que la précédente, avec la même façon de compter les points. La partie se joue habituellement en 11 points. La première équipe qui a marqué le nombre de points fixés a gagné.
Pour organiser un tel concours, outre les joueurs, il faut aussi de la volonté: elle est présente avec l’engagement de la ville et de son 1° adjoint E. Thiviller, il faut des bénévoles associatifs (ils se reconnaissent en photo: ce ne sont pas bien sûr les seuls),
il faut de l’argent et donc des sponsors: tous les commerces, les artisans, les banques, les assurances et les industriels… sont mis à contribution et il faut l’aide du ciel pour chasser les nuages porteurs de pluie
Voici quelques images de ce Grand Prix de la Chapellerie qui s’est deroulé sous une température agréable sans trace de pluies orageuses annoncées pour le bonheur des organisateurs et des joueurs. C’était aussi l’occasion de découvrir un centre-ville animé sur le plan musical avec des soirées jazz.
Belles journées, beau travail de tous les bénévoles et organisateurs, belles prestations des joueurs. Merci la météo. Bravo!
Totalement néophyte, j’ai été impressionné par ceux qui tiennent les postes de tireurs, ceux qui pointent mais aussi ces quelques spécimens qui savent faire les deux, surpris par la qualité de jeu des féminines! L’entrainement et la pratique des concours doivent payer.
CHAMPIONNAT DE FRANCE DE BOULE à Chazelles
les 23 – 24 – 25 juillet 2010 84ème quadrettes et triples féminin.