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L’église actuelle date du début du XVIe siècle. Elle a été érigée par Jean Mitte de Cuzieu, fils de Jean Mitte III et d’Anne de Laire. Elle est probablement construite à la place de l’ancienne chapelle du Château, dédiée à Notre-Dame et réalisée au XV° siècle par Louis Mitte I, seigneur de Chevrières et ami de Louis XI. Cet édifice avait dû être mise à sac avec le château et le village par la troupe des Foreziens, ennemis de Louis XI, à la poursuite de Sforza,un allié de Charles de France, qui avait levé le siège de Chazelles en 1465.

De construction simple avec une façade nue et un clocher carré massif contentant trois cloches, son intérêt se trouve à l’intérieur. Elle est dédiée à Saint Maurice[1].

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Elle a très certainement été épargnée des méfaits de la Révolution par la protection qu’elle a obtenu de la part des troupes anti révolutionnaires d’ Antoine Croizier, le « Roi de Chevrières ». Si la grosse cloche a cependant subi quelques dégradations, si deux autres ont disparu à cette époque ainsi que de nombreux accessoires sacerdotaux, l’intérieur est resté en parfait état.

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L’église comprend une nef voutée avec un choeur à trois pans et deux grandes chapelles de chaque côté. Le style se situe entre l’art finissant du Moyen Age et celui de la Renaissance. La chapelle seigneuriale s’ouvre sur la nef par une belle arcade retombant sur de superbes chapiteaux. Les nombreuses clés de voûtes comportent et les retombées d’arcs comportent des médaillons, des écussons multiples tenus par des enfants, des anges ou des amours, des singes grimaçants, des petits animaux fantastiques et personnages grotesques, le tout assez peu représentatif de la religion.

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L’ensemble est par contre très élégant, proportionné et vivant. On trouve aussi de très nombreuses piscines en pierre de style gothique ou Renaissance.

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Une large corniche de pierre en saillie, ornée de perles et de fleurs se trouve sous les trois fenêtres du chœur qui sont fermées par des vitraux datant du 19° siècle.

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Celle-ci forme une impression de gradin au-dessus de l’autel. 

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On trouve aussi dans cet espace deux belles portes avec d’élégants chapitaux.

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Les cloches de l’église.      

Deux, les plus petites, ont été décrochées en 1793 au cours de la Révolution pour être fondues et faire des canons. Aujourd’hui, il n’y en a plus que trois. Elles donnent le fa, le mi et le do. Le clocher contient un escalier de 68 marches pour arriver aux cloches. La plus petite mesure 95 cm de hauteur et 1,07 m de diamètre à l’ouverture. Elle donne le fa et a été fondue en 1602. La seconde date de 1537, donne le mi, mesure 1,10 m par 1,22 m d’ouverture et pèse plus de 2 tonnes. La dernière est la plus grosse, date de 1674 et donne le do, mesure 1,35 m par 1,5 m d’ouverture et pèse 5 tonnes.

Biographie sommaire.

Broutin, Châteaux historiques du Forez, 1883, t.I,195.
Maurice de Boissieu, Généalogie de la maison de Saint-Chamond, 1888, Mémoires de la Diana, t.IX.
Thiollier, Le Forez Pittoresque, 1889, p. 361.
Abbé Condamin, Histoire de Saint-Chamond, 1890.
Abbé Signerin, Histoire de Chevrières, 1894.

[1] Saint Maurice et ses compagnons de la légion thébéenne, militaires romains sont martyrisés vers 287 à Agaune par Maximien, empereur d’Occident en 286, qui veut exterminer les chrétiens. Pour cela il fait venir de Thèbes en Égypte la légion qui s’y trouve cantonnée. Elle est composée de six mille soldats, par hasard chrétiens.  Ils refusent d’exécuter les ordres impériaux et sont donc massacrés jusqu’au dernier.