HISTOIRE DE L’ÉGLISE DE LA CHAPELLE-SUR-COISE
Ce village s’appelait avant la révolution de 1789 : La Chapelle-en-Vaudragon. Il est devenu ensuite Vaudragon puis a pris son nom d’aujourd’hui depuis une ordonnance royale de 1843. Sa population croît régulièrement. En 2011, elle était de 540 habitants, appelés les Chapelaires, avec une activité agricole dominante.
Au cours du VI° siècle, Saint-Genès (ou Saint-Genis), un archevêque de Lyon depuis 658, mort martyrisé en 678, a fait construire de nombreuses petites chapelles, dont une sur un mamelon dominant la Coise et probablement à l’emplacement de l’église de ce village aujourd’hui.
L’origine de cette paroisse apparait donc assez ancienne. D’ailleurs, un document des Archives du Diocèse de Lyon atteste que La Chapelle-en-Vaudragon a été confirmée au chapitre de Saint-Just en 1170 par le Pape Alexandre III.
Ces terres étaient un fief de l’église de Lyon, une possession des Lavieu au XIll° siècle. Le village passa, en 1340, entre les mains d’Hugues de la Chapelle, qui avait aussi de grands biens à Condrieu. A sa mort, il laissa ses terres de Vaudragon dont le lieu de «La Chapelle» à Pierre de la Chapelle, un chanoine de Vienne. C’est ensuite Artaud de la Chapelle, un fils d’Hugues, qui devient, après la mort de Pierre, le seigneur de Vaudragon.
C’est sans doute du fait du nom de cette famille «de la Chapelle» que la paroisse a reçu une telle dénomination. Certains autres avancent des raisons différentes et notamment l’existence, comme on l’a signalé quelques lignes plus haut, d’un petit oratoire au sommet du piton où étaient regroupées les maisons du bourg, telles qu’aujourd’hui. Un acte de 1292 mentionne même l’existence de deux chapelles. Ces petites chapelles étaient en fait très nombreuses dans les monts du Lyonnais. Elles servaient le plus souvent de centre de pèlerinage et attiraient en foule les habitants de !a région désireux d’obtenir la protection de leur famille ou de leurs récoltes ou de leur bétail… Ainsi, jusque dans les années 1990, avait lieu, chaque année, le 3 février, à La Chapelle-sur-Coise, un pèlerinage à la Saint-Blaise, un autre patron des agriculteurs, Saint-Isidore étant celui des laboureurs.
Quoiqu’il en soit, les seigneurs de Vaudragon furent les personnages les plus importants de cette paroisse jusqu’à la Révolution, en détenant les pouvoirs de haute, moyenne et basse justice. Dareste de Saconnay en sera le dernier seigneur. On peut rajouter que le nom de Vaudragon, attaché à La Chapelle et aux seigneurs des lieux, viendrait du latin “Vallis Draconis” ou vallée du dragon, nom donné par les anciens à la vallée toute particulière de la rivière Coise, très riche en méandres.
Dans les lignes qui suivent, on approche mieux l’apparition d’une église dans le hameau. En 1804, un certain Monsieur Thomas est desservant à La Chapelle et remarque que le nombre de communiants (180 pour 240 habitants) ne sera bientôt plus compatible avec le maintien d’une paroisse sur place. Mais aussi, le village n’est composé que de 3 ou 4 maisons sans aucun commerce et “en hiver, la route pour y arriver est vraiment impraticable en raison des neiges qui y tombent en quantité extraordinaire et du climat qui est des plus froids”. L’église de La Chapelle est d’ailleurs si petite qu’il faudrait en construire une autre. Finalement, de discussions en discussions, la paroisse n’est pas supprimée et le successeur de M. Thomas, l’abbé Beauvoir, curé de La Chapelle entre 1832 à 1883, venu de Saint-Symphorien, entreprend la construction de l’église actuelle. Elle est placée sous le vocable de Saint-Etienne. On ne sait pas très bien l’histoire de sa construction terminée quatre ans après la création en 1843 du village de La Chapelle-sur-Coise. Le maire et l’adjoint en fonction en 1847 qui s’appellent tous deux Villard, nom très répandu à La Chapelle, l’un habitant à Accarel et l’autre à la Carrelière, ainsi que le curé sont inscrits cette année-là sur une pierre de façade.
En 1914, le clocher qui se trouvait sur le côté du chœur est démoli. Du fait de la Grande Guerre qui suit, il faut attendre 1926 pour que soit construit et inauguré le clocher actuel que l’on a placé en façade dans le prolongement de la nef. Le curé de l’époque est l’Abbé Ressicaud et le maire, M Guyot, qui habite Bel-Air.
Dans les années 1960, l’Abbé Brébant, dernier prêtre-résident, fait repeindre l’intérieur de l’église. La dernière restauration aura lieu entre 1990-1991 avec la réfection des peintures, du sol et des vitraux de la nef.
Intérieur de l’église au 20° siècle et aujourd’hui
Ces vitraux méritent une visite. Ils sont l’œuvre de Françoise Gormand-Duval. Ils sont remarquables de luminosité avec un choix calculé de couleurs de plus en plus chaudes à mesure que l’on s’avance depuis le porche vers le chœur de l’église. Ils ont tous une symbolique forte que l’on donne ci-dessous :
A droite en partant du fond
1 – La Création du monde, du soleil, des végétaux.
2 – La création des êtres vivants, de l’homme.
3 – Une mère et son enfant, l’homme participe à l’œuvre créatrice de Dieu.
4 – Par l’eau du Baptême, l’homme devient enfant de Dieu.
A gauche en partant du fond :
1 – Adam et Eve ont reçu la mission divine du travail.
2 – Métiers exercés à La Chapelle : les travaux des champs.
3 – Les fruits du travail : le blé et le raisin.
4 – L’Eucharistie : le pain et le vin deviennent le Pain de la Vie et le Vin du Royaume Eternel.
Des vitraux du chœur
Quant aux vitraux du chœur qui n’ont pas été changés, ils sont aussi remarquables et datent du 19ème siècle. Ils sont signés Mauvernay, maitre-verrier à Saint-Galmier, comme beaucoup dans la région. On y trouve à gauche et à droite les quatre Evangélistes avec leurs attributs symboliques soit : Marc avec le lion, Matthieu avec le jeune homme, Luc avec le bœuf et Jean avec l’aigle. Au milieu, on trouve le Sacré-Cœur et Saint-Etienne patron de l’église.
On peut aussi voir, au fond de l’église, l’ancien mouvement de l’horloge du clocher et une vitrine qui expose d’anciens objets de culte et des reliquaires.