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Saint-Christô-en-Jarez est situé dans les monts du lyonnais à 810 mètres d’altitude face au mont Pilat avec les monts d’Auvergne au sud-ouest  et la chaîne des Alpes à l’est avec le Mont Blanc. Il est située à environ 24 km de Saint-Étienne.

Les hivers sont souvent rudes et enneigés. Le village est sur le chemin de grande randonnée GR7 et sur la  ligne de séparation des eaux méditerranéennes et atlantiques.

 

Les habitants  au nombre de 1865 sont les « Christodaires ». Le village dépendant de Saint-Etienne Métropole se développe actuellement beaucoup  après une évasion d’habitants entre les deux guerres. En 1931 la population était à 971 , guère plus que sous la Révolution. Aujourd’hui elle est équivallente à celle de 1861 où l’on en comptait 1800.

Saint-Christo vient du latin Sanctus Christophorus et constitue une variante locale et patoisante de Saint-Christophe.

Le village était primitivement composé de quatre parcelles : Saint Christô en Châtelus, Saint Christô en Fontanes, Saint Christô en Jarez et Saint Christô-Lachal. Les trois premières relevaient de la royauté tandis que la dernière relevait de Senevas, paroisse sur Saint-Etienne

La commune existe au moins depuis l’an 800 (C’est l’époque de l’épisode de la Vierge noire de Valfleury[1]). Elle a porté plusieurs noms au moins au moins depuis 984 : on la trouve sous le nom de Sancti Christophori, puis Sancto Christophoro, St Christophorus, Saint Christofle, Sainct Chistol, Sant Creton, Sant Christoblo. E, 1152 c’est Saint Christô,  puis en 1789 Saint Christo en Jarrest . En l’an II de la révolution, le village prend le nom de Christô-la-Montagne. La commune absorbe en 1846 les communes de Saint-Christo-en-Chatelus et Saint-Christo-en-Fontanès. Elle cède par contre en 1868 une partie de son territoire comme  Larajasse pour former Marcenod.

Au XIX° siècle, l’orthographe en usage devient  Saint-Christô-en-Jarret puis Saint-Christô-en- Jarez dès 1914. C’est finalement le nom patoisant franco-provençal de Christophe qui a prévalu et qui vaut à ce village cette particularité unique au monde. Cela mérite d’être signalé.

L’histoire des propriétés, droits de justice et impôts y est très compliquée dans cette commune close mais sans château car les terres appartenaient à plusieurs seigneurs et prieurés. Même les commandeurs de l’Ordre de Malte de Chazelles-sur-Lyon avaient une part  du pouvoir, mais aussi les Saint-Priest

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La paroisse est donc sous le vocable de Saint-Christophe et l’église actuelle date de 1863. Elle a été construite en 1863 dans un style néo-gothique par Gilbert-Jules MICHAUD (autres réalisations : Fourneaux, Mazéchal, Saint Louis de Roanne…)  sur un sanctuaire plus ancien remontant à 1658. Il y avait bien sûr auparavant d’autres chapelles relevant de l’abbaye d’Ainay puis du prieuré de  Saint-Romain-le-Puy, relevant lui-même de l’abbaye précédemment citée.

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L’église est spacieuse, très lumineuse avec de très beaux vitraux. Un autel joliment sculpté, en marbre de Carrare, occupe le chœur de l’église. Deux chapelles latérales élargissent la grande et haute nef. Une magnifique rosace éclaire une tribune au-dessus de l’entrée du sanctuaire. Elle comporte un clocher comportant un carillon à 9 cloches.

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On est surpris par la proximité des logements qui jouxtent l’église sur le côté.  Sur une petite place derrière l’église on retrouve une belle colonne , monument aux morts des guerres. La pièce à été déplacée et se trouvait autrefois sur la place comme en témoigne une ancienne CP.

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Il faut se promener dans les petites rues autour de l’église pour retrouver de vieilles batisses en pierre de pays qui forment de magnifiques murs aux couleurs variées.

Le Mont Pilat est omniprésent et impressionnant avec ses différents crêts : Perdrix, Chèvre, Rachat…culminant à l’Oeillon à 1432 mètres.

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Si l’on sort un peu du village, on peut avoir la chance de voir la chaine des Alpes et le Mont Blanc depuis le col du Gachet par exemple.

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N’hésitez pas à franchir le seuil du restaurant Le Serpolet face au Pilat. Vous y trouverez une excellente cuisine.

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Saint Christo, aujourd’hui,  est une commune attractive  au riche tissu associatif (plus de 25 associations proposent des activités variées). L’artisanat est orienté vers les métiers du bâtiment et l’agriculture représente une part importante de l’activité économique de la commune avec une quarantaine d’exploitations spécialisées pour la plupart en production laitière.

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L’enfant du pays: Saint Jean-Louis Bonnard

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Jean-Louis Bonnard est né en 1824 à Saint-Christô dans la Loire.  Il est d’une famille de 6 enfants qui n’a que très peu de ressources et ne peut offrir des études aux enfants . La maman est Anne Bonnier, mariée en 1817. Très tôt pourtant, il émet le désir d’être prètre mais il est placé comme berger, ce qui lui permet d’apprendre le cathéchisme. Il arrive à convaincre le curé du village puis son père de faire des études et récupère un bon savoir au fil des années de pensionnat malgré de grosses difficultés.

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Photo de carte postale siruée dans l’église de Saint-Christô et rapportant la vie du Saint

Il rentre  en quatrième au petit séminaire de Saint-Jodard,  puis il intègre  le grand séminaire de Lyon.et emet le désir de rejoindre les Missions Étrangères de Paris. Il quitte sa région natale après une prière à Fourvière en 1846 à l’âge de 22 ans. Il ne pense qu’à partir en mission en pays inconnu, rassurant sans arrêt ses parents inquiets.

Il est ordonné prêtre en décembre 1848, et part aussitôt de Nantes en février 1849 pour Hong Kong où il arrive en juillet 1849. De là, il rejoint le Tonkin où il arrive en pleine épidémie de choléra. Il travaille sous l’autorité de Monseigneur Retord, autre ligérien de Renaison, évêque nommé en 1838 et décédé en 1858. Il apprend  la langue et les coutumes, se fait au climat et à la nourriture locale.En mai 1851, il prend  la direction de la mission de Kẻ Bàng. La vie des missionnaires est très dure et les conflits avec les autorités locales sont permanents. Il est ainsi emprisonné en mars 1852 à Nam-Dinh. Il refuse de profaner la croix et est donc condamné à la décapitation pour prédication d’une religion perverse. Il meurt le 1° mai 1852. Son corps et sa tête sont embarqués sur une jonque et jetés au milieu du Fleuve Rouge afin de le soustraire à la vénération des chrétiens. Mais ils  parviennent à repêcher la dépouille du martyr, et à la rapporter au quartier général de l’évêque qui lui fait des obsèques solennelles

Il  est  béatifié en  mai 1900 par le pape Léon XIII et canonisé le 19 juin 1988 par le pape Jean-Paul II en même temps que les autres martyrs du Viêt-Nam.

 

[1] L’histoire légendaire de Notre Dame du Genêt d’Or : « Un jour aux environs de Noël, vers l’an 800, un berger de la Goutelle conduisant son troupeau avait vu avec étonnement, à la source même de la Dureyze, un genêt tout en fleurs ; il en avait doucement écarté les branches, et, ô merveille, il y avait, au milieu, une statue de la Sainte Vierge assise sur un trône et tenant son petit enfant sur les genoux.  Chacun voulut voir là, un prodige. On en informe le curé voisin, messire Rimaud (…) ; celui-ci, tout heureux, fit transporter la statue miraculeuse dans son église, à Saint-Christo. Les gens du pays arrivèrent en foule pour la vénérer, et à la nuit les portes de l’église furent soigneusement fermées. Grand émoi le lendemain ! La statue n’était plus là, et les portes étaient restées fermées ! On la retrouva avec admiration là où le berger de la Goutelle l’avait découverte la veille, et on comprit qu’elle voulait être honorée en ce lieu. On lui éleva vite une chapelle, à l’endroit qu’elle avait choisi ;

http://www.diocese-saintetienne.fr/Le-15-aout-2009-fete-avec-ferveur.html