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La commune de Larajasse regroupe en fait trois villages : l’Aubépin, Lamure et Larajasse elle-même sous un même nom administratif, celui de Larajasse depuis 1814. On y trouve donc des Aubépinois, des Murataires et des Jarsaires, tous très admiratifs de leurs églises venant en remplacement de vieilles chapelles ou d’églises ancestrales très utiles au culte et aux pèlerinages mais devenues trop petites pour accueillir au fil du temps les nombreux habitants d’une commune devenue par le regroupement très vaste : de plus de 33 km₂.

En 1862 Lamure recoit l’autorisation de construire un sanctuaire au Mazel, évitant ainsi aux fidèles d’aller à l’Aubépin ou Saint-Appolinaire. Elle est placée sous le vocable de l’Immaculée Conception.

L’église de Larajasse est beaucoup plus ancienne et remonte au XV° siècle. Elle est sous le vocable de Sainte Anne. Elle a subi au cours des siècles de nombreuses modifications, notamment au XVI° siècle avec l’adjonction de chapelles latérales et d’un clocher, puis au XIX° siècle avec l’agrandissement du chœur.

L’église de l’Aubépin, sous le vocable de Saint Jacques et Saint Philippe, remplace quant à elle, en 1864, une autre église devenue inutilisable associée à l’ancien château notamment des Aubespin, remontant au XV° siècle et détenu dès 1173 par les comtes de Forez.

Mais ce n’est pas tout puisque l’on retrouve sur cette commune où tous les sanctuaires  dépendent aujourd’hui de la paroisse de Sainte Thérèse des Hauts du Lyonnais et dont la cure se trouve à Saint Martin en Haut, trois chapelles très intéressantes qui servaient autrefois de lieu de pèlerinage.

La Chapelle Saint Pierre

P face

L’origine de St Pierre de Pizay est très ancienne et s’il faut croire une tradition elle remonterait au Vè siècle dans les premiers temps de la christianisation rurale. Ce sont les moines de St Symphorien le Castel ( St Symphorien-sur-Coise), possédant les terres du Pizay, qui y édifièrent une première chapelle dédiée à St Pierre. L’actuelle a été édifiée en 1706, à l’emplacement de l’ancienne qui se trouvait dans l’enceinte du château de Pizay aujourd’hui pratiquement disparu. C’est Jean Fayolle, devenu propriétaire, qui l’a restauré en 1880 après qu’elle ait été transformée en une simple chapelle rectangulaire à la suite de modifications multiples.

P profil

Au XIXe siècle, la chapelle était l’objet de pèlerinages censés protéger les enfants des maladies, les rendre beaux et forts. Plus tard dans la vie on  venait y prier pour trouver l’âme soeur. Le 29 juin, jour de la Saint-Pierre, on venait présenter les enfants qui avaient des difficultés à parler. Saint Pierre était aussi invoqué pour obtenir de beaux troupeaux. L’eau de la fontaine, aujourd’hui transformée en puits, était bue par les malades pour diminuer la fièvre.

P interi

Le bâtiment est très simple, construit selon un axe est/ouest. Il y avait autrefois un abri attenant à la chapelle pour y abriter les pèlerins. Cette bâtisse a été détruite et les pierres ont été réutilisées pour former des renforts sur les murs de côté.

L’intérieur est très sobre. On y rentre par une simple porte en bois. Deux ouvertures latérales illuminent cette chapelle qui contient autel en pierre. Sur le mur du fond on peut voir la  statuette de Saint Pierre. D’autres objets attirent l’œil dont une fileuse de laine interprétée de belle façon.

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Le clocheton de la chapelle est de construction récente puisqu’il date des années 1950. De sa plateforme, elle offre une belle vue, dégagée à 360°, sur les villages environnants et la chaîne des Alpes avec le Mont-Blanc.

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A distance on retrouve le puits qui servait de source d’eau pour les pèlerins. Il a d’abord été fermé par une dalle puis en 2003 il a été à nouveau remis en évidence avec la construction actuelle. Tout autour on trouve des amoncellements d’énormes pierres entre lesquelles pousse une végétation abondante de beaux feuillus.

P detail

Pdiver

La chapelle de Saint Appollinaire

A chap

La chapelle Saint-Apollinaire, du nom du saint protecteur des enfants et du bétail, est située dans le hameau du même nom. A la sortie de Lamure en direction de Riverie. Elle se trouve à 846 mètres d’altitude. Elle a été construite par Hugues de L’Aubespin au XIIIe siècle. Il est de la même famille que Griffon , le fondateur de la léproserie du Mézel et il crée cette chapelle pour les lépreux. Elle est sous le vocable de Saint Appolinaire, évêque martyre, ermite des lieux au V° siècle, selon une légende. On venait autrefois y faire des pèlerinages en mai pour demander de bonnes récoltes et protéger le bétail.Elle a servi de lieu de culte pour les messes dominicales jusqu’à la construction de l’église du Mazel  à Lamure en 1862.

A chape

Saint Appolinaire aurait vécu sur un gros rocher proche de la chapelle auquel on accède par un petit chemin qui prend vers la ferme située en face de la chapelle, de l’autre côté de la route. Sur ce rocher ont été scellées deux croix et l’on peut imaginer l’empreinte d’un pied bôt attribué à l’ermite dans un trou du rocher.

Apied

Arocher

C’est la raison pour laquelle des pèlerinages y sont organisés pour les enfants présentant des troubles de la marche. On continue cette tradition actuellement le lundi de Pentecôte et le dimanche de la kermesse paroissiale

A stele

On entre dans la chapelle par une porte en bois à double vantail, cintrée par le temps et les conditions climatiques du lieu. La chapelle est éclairée par des ouvertures et un vitrail simple. Les deux angles du fond sont occupés par le statues de Saint André et  le Saint haut-ligérien : François-Regis.

A saint

On y trouve aussi un bénitier qui date de 1580. Le plafond est décoré depuis une réfection toute étoiléedatant de 1938 et réalisée par Pétrus Dont, un entrepreneur local. Le clocheton primitif en bois a été refait en pierre en 1971 en même temps que le crépissage extérieur. L’année suivante, on a construit un autel à l’extérieur pour des messes en plein air tandis que le sol intérieur était réparé.

A cloche

La large plate-forme extérieure permet de se reposer, de se restaurer dans cet endroit rempli de lumière, qui respire la sérénité.

Amiracle

Amousse

Cela n’a pas toujours été le cas puisque le sanctuaire a servi de refuge aux résistants pendant la 2° guerre mondiale. Nommé «  Vinaigrette », l’endroit a aussi servi au parachutage de matériel armé ensuite utilisé par les troupes du Commandant Mary qui harcelaient l’armée allemande dans la région. C’est ainsi qu’une stèle-souvenir a été placée en ce lieu en 1985.

Chaque année, on y célèbre une messe le lundi de Pentecôte et le dimanche de la kermesse paroissiale.

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La Chapelle de La Salette

S chape

Il ne faut pas la confondre avec la Chapelle de La Salette, dite aussi Chapelle de la peur située sur la commune de Coise et qui domine toute la région et dont nous avons déjà fait la présentation. Elle s’est appelée au départ Chapelle de Fontillon pour devenir  la chapelle de la Salette que nous vous présentons.

S chap

C’est le troisième sanctuaire de ce type située sur la commune de Larajasse. Son histoire est romanesque, empreinte de légende et donc d’incertitude mais très longue. Le sanctuaire que l’on peut voir aujourd’hui date de 1870 et a remplacé la chapelle de Fontillon ( pour Fontaine Vive ), un lieu de pèlerinage située alors près d’une source, au-dessus du lieu-dit ” Le Poteau ” à  l’embranchement de la route de Lamure et  de Saint-Christo-en-Jarez .

La première chapelle daterait du IX° siècle. La colline de Saint-Pierre de Pizay, sur le territoire de de l’Aubépin d’aujourd’hui, était alors un lieu dominant où Girard de Roussillon, gouverneur de Vienne dont la famille possédait déjà Riverie, construisit un château. Après la mort de Charlemagne, le royaume se désunit et les seigneurs reprennent une grande importance.

Un seigneur normand cherchant  paix et tranquilité, fatigué des guerres, arrive un jour à Saint-Pierre de Pizay et demande au  Seigneur de Roussillon de s’installer comme ermite à la Fontaine Vive. Le lieu y est superbe, tranquille avec une belle vue et il y a de l’eau. La demande est accordée et notre normand construit une cabane. Il est petit à petit ébloui par la femme du seigneur du lieu :  Isabeau d’Harcourt, une catholique grande croyante. Elle va le convertir au catholicisme et il édifie alors une petite chapelle à côté de sa cabane pour abriter une Vierge en bois qu’il a sculpté à laquelle il a  donné le nom de “Notre-Dame de Fontaine Vive”. Tandis qu’il prie jour et nuit, il en vient à obtenir des guérisons spectaculaires sur des personnes alentour. L’affaire finit par faire grand bruit  et des processions se forment à mesure que les miracles augmentent. Isabeau agrandit le sanctuaire qui devient trop petit tandis que notre normand finit par mourir sans que la renommée du lieu diminue, bien au contraire.

Au XIIème siècle, la famille l’Aubespin de Saint-Amour,  devenue propriétaire des lieux, fonde l’Aubespin en Jarez , aujourd’hui  l’Aubépin. La chapelle Notre-Dame de Fontaine Vive, située sur ses terres, devient donc la propriété de cette famille autour de laquelle s’installent de nombreux paysans qui défrichent et cultivent. Le village grandit mais en 1362 il est détruit lors de la bataille de Brignais et l’ermitage est brulé. Au cours de cette bataille Rolland et Falques de l’Aubespin meurent. En souvenir on reconstruit une chapelle dite alors  de« Fontillon ».

En 1539, Claude de l’Aubespin, moine de Saint-Pierre de Chalons, hérite de Fontillon et  fait élever une croix en pierre près de la chapelle qu’il  appelle croix Odette, du nom d’une tante religieuse.

En janvier 1562, les guerres “de religion” débutent.  Le baron des Adrets répand la terreur dans le Lyonnais et le Dauphiné. Puis il entreprend la conquête du Forez et du Beaujolais. L’Aubespin est pris, la chapelle est brulée, seule la croix reste. Les troupes du baron filent vers la plaine du Forez zt Montbrison.  La crois restante est alors  transportée au village de l’Aubespin où elle y reste jusqu’à la Révolution. En 1793, elle est remplacée par un arbre de la Liberté.

S inter

En 1870, François Bourdet, curé de l’Aubépin qui a hérité de Fontillon, décide de rétablir l’ancien pèlerinage et construit avec les habitants une nouvelle chapelle qui devient  Notre-Dame de la Salette (l’apparition de La Salette en Isère a eu lieu en 1846,). Le pèlerinage est tellement prisé qu’il faut agrandir la chapelle.

S statu

S cloc

S beni

S details

Comme elle se trouve entre L’Aubépin et Lamure, un conflit éclate pour savoir qui va profiter de l’apport des manifestations religieuses grandissantes. L’évêché tranche en faveur de l’Aubépin qui déplace la chapelle plus près du village, là où elle se trouve aujourd’hui.   

S voto    

Quand le curé Bourdet meurt,  le terrain et la chapelle reviennent à Etiennette et Françoise Bourdet, des cultivatrices qui en font donation à la paroisse. Elle sera restaurée en 1944 puis en 1986.

Aujourd’hui, il n’y a plus de pèlerinage mais une messe y est célébrée chaque année en septembre (mois d’apparition de la Vierge à La Salette) et elle est illuminée chaque  8 décembre.

N’hésitez pas à partir découvrir ces petites merveilles d’art religieux et rural toutes simples mais pleines d’une grande fraicheur. Poussez les portes et respectez ces lieux centenaires qui ont permis aux habitants de la région de vivre leurs miracles et leurs espoirs. Tout y est propre et seuls les yeux doivent bouger pour découvrir dans chaque coin, sur chaque mur, les marques d’une ferveur immortelle. La ballade est reposante et permet aussi d’admirer les Monts du Lyonnais, le Mont Pilat et, avec un peu de chance, la chaine des Alpes et le Mont Blanc.

Une très agréable promenade qui permet aussi de découvrir Larajasse, L’Aubépin et Lamure avec notamment de belles églises dont nous vous reparlerons.

Pour de plus amples informations vous pouvez utiliser le site suivant où nous avons prélevé quelques renseignements:

http://cc-larajasse.over-blog.fr/