Claude Gillet est décédé le 28 octobre 2016 des suites d’une longue maladie qu’il a géré avec beaucoup de calme et de raison. Je ne le connaissais pas mais malgré ses soucis de santé, il a su m’apporter tous les renseignements nécessaires pour accomplir une tache que je m’étais engagé à assurer. Il gérait son métier comme un artiste, sa toile était le cimetière dont il connaissait toutes les couleurs et leurs nuances, toutes les matières utilisées et leur histoire. Par dessus tout cela, il connaissait beaucoup des secrets qu’il avait enfermé dans les pierres et les granits qu’il taillait à merveille pour rendre belle la mort. Très calme, recherchant le mot juste, il poussait au dialogue. Je regretterai de n’avoir pas pu bénéficier plus longtemps de son savoir. Il n’est plus là aujourd’hui, mais il sera toujours là dans le coeur des nombreux chazellois qui l’ont côtoyé. Promis Claude: nous irons tous te voir en mai dans ta nouvelle maison au nouveau cimetière lors du prochain “Printemps des Cimetières en mai 2017”. Tu nous as tellement rendu service à l’occasion de la première édition. Merci.
Claude Gillet est le fils de Joseph Gillet, ancien adjoint au maire sous la municipalité Bazin, Il vient de décéder à l’âge de 79 ans. Il est né dans une famille de marbriers puisque son père et son oncle avaient le même métier et la même entreprise qui s’est scindée plus tard.
Il était le surdoué de sa classe pendant toute sa scolarité à l’école laïque de Chazelles. Il est parti ensuite faire des études à Lyon puis est revenu au pays et est rentré dans l’entreprise familiale comme marbrier où il est resté jusqu’à la fin de sa carrière.
De lui on retiendra, outre ce métier d’art plus haut cité, un engagement fort dans de nombreuses activités sociales extra-professionnelles.
Homme d’engagement, il a exercé avec beaucoup de bon sens et de perspicacité la fonction de conseiller municipal chargé des bâtiment notamment sous la municipalité Auberger. On verra plus loin que ces responsabilités l’ont amené à défendre des projets immobiliers importants pour sa ville natale et de coeur.
Doué dans les études, il l’était aussi en musique et possédait une excellente oreille. Amoureux des notes, il a joué presque toute sa vie du saxophone tenor commençant à l’Harmonie des Enfants de Chazelles où il a tenu cet instrument à anche avec classe aux cotés des Signoux, Rousset, Beyron (tenor), Tisseur, Chevrot (alto) ou Thevenon (Marius)(baryton). Très apprécié de tous les musiciens il était devenu le secrétaire de l’Harmonie quand Jean Durand, surchargé par son travail, a laissé sa place sous la présidence de Madame Robert. Mais à mesure que cette société déclinait puis disparaissait par manque d’effectif, il participait de plus en plus à l’activité de de la Philharmonique de Saint-Galmier, autre institition musicale toute proche, plus que centenaire, dont il a fini par devenir le président en 1974, Gérard Perraut étant alors le directeur. Cette société est devenue en 2006 l’Orchestre d’Harmonie “Not’ en Bulles”. Un bel hommage lui a été rendu par son président actuel Jacques Dechandon lors de la cérémonie mortuaire du 31 octobre en l’église de Chazelles.
Homme de théatre, il a rejoint très vite le groupe artistique “Alphonse Berne”, du nom du fils de Barthélemy, dit Bartho, (chapelier comme son père, mort très jeune vers 27 ans du typhus abdominal lors d’une épidémie de typhoïde très sévère à Chazelles en 1947 (?) alors que l’antibiotique adapté, la tifomycine, venait juste d’apparaitre, transformant le pronostic de la maladie. Les deux jouaient aussi à l’Harmonie de Chazelles. La mère tenait la régie des tabacs de la rue Lafon). Claude Gillet était comédien et musicien dans cette troupe dépendant de l’Amicale Laïque avec notamment Agathe Pupier et l’instituteur Sainrat. Elle était l’émanation de l’ancienne “Gerbe Artistique”.
Homme de patrimoine, il s’est engagé très tôt dans la sauvegarde du passé et du savoir chazellois. Il était membre du Groupe Historique et Archéologique de Chazelles. En outre, dès la disparition de la SIC (regroupement des dernières usines de chapeau, excepté la maison Ecuyer), il a participé au sauvetage du matériel et des bâtiments les plus emblématiques de cette industrie en militant puissamment et avec beaucoup de conviction dans l’association créatrice du Musée du Chapeau, le GEVPL ou Groupement d’Etudes et de Valorisation du Patrimoine Local à l’origine notamment du sauvetage du site Fléchet. Il siégait comme vice-président au bureau de cette Association affirmant ses idées avec beaucoup de calme et de gentillesse sans jamais se facher mais avec fermeté.
N’oublions pas aujourd’hui que cet homme, très discret et naturellement réservé, a toujours été un ardent défenseur de ce patrimoine chazellois dans les nombreux domaines plus haut cités avec des actions déterminantes. Il restera donc un exemple pour nous qui osont prendre la même direction.