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C’est pourtant l’Ascension, mais ce Christ sculpté est resté sur terre et sous un toit.

Il a historiquement occupé une grande place dans l’église de Chazelles: il remonte à plus de 200 ans. 

Il a très probablement été commandé et sculpté à l’époque de Jean Baptiste Galland, curé, après la Révolution puisque celle-ci avait tout brulé dans l’église de Chazelles transformée en salpêtrière.

C’est lui qui a commencé les travaux de réfection de l’église. Son mandat de curé commence en 1807 après celui de M. Fournel: son prédécesseur depuis 1801. L’église a retrouvé sa fonction et la cure se trouve tout à coté sur la gauche quand on regarde l’entrée du bâtiment religieux. Mais le curé va très vite occuper la Maison Neuve “Pupier”  que la municipalité va d’abord louer pour lui et acheter finalement un peu plus tard vers 1830 pour servir de cure ( c’est aujourd’hui la Mairie). La mairie, à l’époque, est en face de l’église et le magistrat de la ville est un certain Pierre Venet, remplacé en 1812 par Jean-Baptiste Venet puis en 1815 par Jean Baptiste Blanchon. Le clocher de l’époque n’avait pas la dimension de celui d’aujourd’hui et n’abritait plus que la grosse cloche du XVI° siècle complétée en 1812 par celle offerte par les Pupier de Brioude. Toutes les autres avaient été emportées en 1793 à Feurs pour y être fondues et transformées en canons.

En 1821, il faut démolir le clocher qui menace de s’effondrer. C’est l’occasion d’agrandir l’église qui ne possède alors que 4 chapelles au sud. La municipalité de J.B. Blanchon en vote le budget et l’on rajoute donc 5 chapelles au nord qui font face aux précédentes, une étant rajoutée en prolongement des 4 existantes. Le bâtiment est ainsi  rallongé et le clocher actuel est construit au dessus de cette avancée. L’architecte de l’époque est Trabucco de Montbrison et le maçon est Chaize de Bessenay. Les travaux sont terminés en 1827.

Concernant l’intérieur de l’église, Jean Baptiste Galland la trouve en très mauvais état. Les cinq fenêtres de l’abside à l’est, derrière le choeur sont vitrées de petits verres réunis au plomb nécessitant des réparations permanentes et notre curé décide, dès son arrivée, de les remplacer par des croisées en bois. L’ouverture centrale est totalement obturée et les quatre qui sont de part et d’autre sont partiellement bouchées sur le tiers de leur hauteur. Les quatre évangélistes sont peints en fresque sur ces maçonneries. Le centre de l’abside est alors occupé par un grand Christ sculpté. Ce n’est qu’en 1850, avec le curé Henri Thévenet arrivé en 1845, que les vitraux actuels de Mauvernay, vitrier à Saint Galmier sont placés, après que l’on ait refait les ouvertures primitives en pierre blanche de Lucenay.

Le grand Christ est alors déplacé et va au dessus de la grande porte d’entrée de l’église. Il y est en 1912. Avec l’arrivée du curé Jacques Planchet, on recommence des travaux pour mettre en place les orgues de chez Kuhn et l’on fait une tribune au dessus de l’entrée pour les recevoir. Ce grand Christ est alors déplacé et vient au milieu de l’église en face de la chaire où il restera jusqu’en 1967, date de la réfection de l’église où, selon des préconisations de Vatican 2, on simplifie le culte: la pensée et la reflexion doivent remplacer les images et les figures. La chaire est abattue, les saints disparaissent des chapelles, le Christ et sa croix sont descendus et remisés en cure, les tables de communions sont supprimées et l’autel prend une forme moderne avec un célébrant regardant les fidèles, l’ancien disparaissant.

On a retrouvé ce Christ descendu de sa croix, désarticulé pour pouvoir circuler plus facilement vers les greniers. On a pu réaliser une reconstruction quasi chirurgicale à partir de 5 morceaux, suivie de réparations informatiques patientes pour vous présenter à nouveau cette sculpture en bois telle qu’elle était autrefois. Son support a disparu, c’est presque une chance puisqu’on le voit ainsi tout autrement. 

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On peut retrouver des cartes postales anciennes de l’église sur Chazelles-Histoire