C’est l’annonce de la capitulation dans une édition spéciale de L’Union, organe du Comité départemental de la libération nationale datée du 8 mai 1945 et diffusée en fin d’après-midi.
Les chefs des gouvernements alliés occidentaux, TRUMAN, CHURCHILL et de GAULLE avaient décidé d’attendre le mardi 8 mai à 15 heures, pour annoncer officiellement la victoire.
Les correspondants de guerre présents, à Reims le 7 mai, s’étaient engagés à ne pas divulguer la nouvelle avant cette date.
Mais, le chef du bureau de l’Agence Associated Press de Paris, Edmund KENNEDY, ne respecta pas la consigne, et la nouvelle commença à se répandre officieusement.
Néanmoins, les Français n’ont eu connaissance officiellement de la signature à Reims le 7 mai 1945 de la capitulation allemande que le 8 mai après-midi,
Deux jours après la signature de Reims le 7 mai 1945, le maréchal TEDDER, représentant le général EISENHOWER, arrive à Tempelhof pour présider avec le général JOUKOV à la ratification de la reddition de l’Allemagne. Du côté des Allemands c’est le maréchal KEITEL chef d’état major de HITLER qui est présent pour la signature du 8 mai 1945 (vidéo INA ci-dessous)
Alors que l’armistice du 11 novembre 1918 avait mis fin à une 1ère guerre mondiale dont on redoutait qu’elle puisse encore durer, la capitulation allemande de mai 1945, même si elle a été finalement acquise dans la précipitation et l’improvisation, n’a créé aucune surprise dans la mesure où elle était prévisible, annoncée, attendue, après les capitulations partielles acquises en Italie du Nord et en Allemagne du Nord.
Ainsi les explosions de joie manifestées lors de la libération des département en aout et septembre 1844 n’ont pas eu, bien sûr, la même intensité.
Cependant, dans l’après-midi du 8 mai 1945, à 15 heures, retentirent partout les sirènes. Les cloches des églises se mirent à sonner et les gens descendirent dans les rues, sur les places publiques, devant les mairies, pour écouter l’annonce officielle de la capitulation allemande faite à la “TSF” par le général de Gaulle et retransmise.
Dans la Loire, déjà libérée depuis début septembre, l’annonce de la capitulation de l’Allemagne avait fuité!
A Chazelles-sur Lyon, la libération officielle de la ville avait été acquise en septembre 1944. Voici deux photos de l’époque parmi d’autres qui témoignent de cette époque antérieure à l’Armistice.
Le 8 mai.
Depuis 1946, la commémoration du 8 mai 1945 est l’objet de nombreuses tractations politiques. Le jour férié a été supprimé en 1959 par De Gaulle, et la commémoration a même été supprimée par Valéry Giscard d’Estaing en 1975. Le jour férié et la célébration de la victoire alliée ont été rétablis par François Mitterrand en 1981. Retour sur l’histoire d’une commémoration très politique.
1946-1951 : des modalités de commémorations variables:
En 1946, pour le premier anniversaire de la commémoration de l’armistice, le gouvernement français a décidé de repousser la célébration de la victoire au Dimanche 12 mai pour ne pas retarder l’effort de production par un jour férié supplémentaire dans un contexte de reconstruction d’après guerre.
La veille de ce premier anniversaire, l’Assemblée Constituante, chargée d’élaborer les institutions de la IVe République, a voté une loi fixant la commémoration du 8 mai le jour même si c’était un Dimanche ou le premier dimanche après le 8 mai si celui-ci tombait en semaine.
En 1948, le ministre des anciens combattants de l’époque, François Mitterrand, a confirmé la célébration du 8 mai 1945 et le caractère non férié de cette date pour garantir la continuité de l’effort de production.
1951-1975 : un nouveau jour férié rapidement supprimé
En 1951, pour la première fois depuis la fin de la guerre, le gouvernement a décidé de célébrer le 8 mai 1945 sans attendre le dimanche suivant. Sous la pression des anciens combattants, le 8 mai devient même un jour férié par la loi du 20 mars 1953.
En 1958, le retour au pouvoir du général de Gaulle entraîne un nouveau changement dans la commémoration de la victoire alliée. Par un décret du 11 avril 1959, le 8 mai n’est plus férié et est désormais célébré le deuxième dimanche du mois. Cette décision provoque la colère des associations d’ancien combattant.
En 1965, pour le vingtième anniversaire de la capitulation allemande, le gouvernement de Georges Pompidou décide de rétablir exceptionnellement le jour férié le 8 mai.
En 1968, le 8 mai redevient la date officielle de la célébration de la victoire alliée (et non plus le deuxième dimanche du mois) mais ce jour reste un jour travaillé.
1975-2007 : Une célébration supprimée puis rétablie
En 1975, le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing décide de supprimer la commémoration de la victoire alliée au motif de la réconciliation franco-allemande dans le cadre de la relance de la construction européenne. Le 30 mai 1975 devait donc être le 30ème et dernier anniversaire de la commémoration du 8 mai 1945.
En 1981, François Mitterrand, nouveau président de la République, prend une double précision : il rétablit la commémoration du 8 mai 1945 et en fait un jour férié, ce qui n’était plus le cas depuis 1959, à l’exception de l’année 1965. Depuis cette loi du 23 septembre 1988, le 8 mai 1945 est un jour férié célébrant la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Et à Chazelles aujourd’hui, le 8 mai 2016
Après la lecture du discours de notre Ministre, Mr. P. Véricel, conseiller départemental et maire de Chazelles est intervenu pour rappeler le sens de cette cérémonie qui avait une valeur toute particulière à Chazelles en cette période de mai qui a vu la réception des Allemands et Italiens jumelés à la ville. Certains ont tenu à venir saluer ces morts au cours de guerres atroces où des peuples entiers ont souffert dans leur âme et leur chair, cela avant de reprendre ce matin très tôt le chemin du retour en car.