La commune de Grézieu est bordée par deux rivières : la Brevenne et la Gimond. Elle est située sur la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée qui traverse les Monts du Lyonnais selon un parcours sinueux allant de Villechenève à Sorbiers. Les différents cours d’eaux se dirigent vers la Loire ou le Rhône selon le versant auquel ils appartiennent. Pour ce qui concerne Grézieu, les eaux du versant nord vont vers la Méditerranée tandis que celles du versant sud se dirigent au nord vers l’Atlantique.

Vue du barrage de la Gimond

Le barrage de la Gimond

Situé sur la commune de Grézieu-le-Marché, mais propriété de la ville de Chazelles-sur-Lyon, le barrage a été construit pour les besoins de la chapellerie. Il est alimenté par la rivière « La Gimond » et par des sources captées en majorité sur la commune de Pomeys. Ce barrage a une histoire, il a connu beaucoup de péripéties et est à l’origine de relations pas toujours faciles entre Grézieu et Chazelles. Il est aujourd’hui apprécié des promeneurs et pêcheurs. Cette activité, autrefois animée par la Gaule Chazelloise, est maintenant gérée par une association privée “Les amis du barrage”. Voici quelques dates qui marquent l’histoire du barrage :

  • 1878-1880. Premier projet Girardon visant à former un barrage en maçonnerie sur toute la largeur de la vallée de La Gimond. Il n’aboutit pas du fait de l’opposition des riverains.
  • 1888. Projet Leger consistant à capter 16 sources sur Grézieu et Pomeys. La solution est adoptée en 1891 et les travaux commencent l’année suivante, à la charge de la commune de Chazelles, avec les captages et la création de réservoirs à la Croix de Mission. Une conduite suivant les courbes de niveau est construite sur cinq kilomètres et demi avec des regards tous les 200 mètres.
  • 1904. La conduite devient insuffisante. Un projet est lancé pour monter les eaux de la Coise. Il n’aboutit pas.
  • 1907. Reprise de tous les captages pour en améliorer le débit et acquisition du moulin Simonnet ainsi que d’autres sources avec leurs terrains.
  • 1909. Retour sur le projet de barrage sur la vallée qui est entériné par la municipalité de Chazelles l’année suivante pour un coût de 310.000 francs. Début de l’enquête administrative en 1911 mais le dossier se perd. L’accord est finalement donné par les départements de la Loire et du Rhône en 1914 pour des travaux à commencer en 1916. En 1921, rien n’est encore commencé. Il faut un décret présidentiel d’utilité publique pour que le barrage soit construit puis inauguré en 1925 par Antoine Durafour, ministre du Travail.
  • 1935. Nouvelle canalisation jusqu’aux réservoirs de Croix de Mission.
  • 1953. Le barrage est rehaussé de deux mètres, ce qui augmente sa capacité d’un tiers. Il passe à 343.000 m3
  • Dans les années suivantes, il sera procédé à différentes améliorations et renforcements.
  • 2008 : importants travaux. Le mur de retenue est renforcé par l’apport de 1 000 tonnes de rocher.
  • 2012 : réfection d’un tronçon de 1300 mètres de canalisation, avec augmentation du diamètre (400mm au lieu de 300).

Le lavoir.

Il est lié à l’histoire du barrage. En 1904, est approuvé le principe d’un lavoir-abreuvoir alimenté par la conduite d’eau qui descend sur Chazelles. Son emplacement actuel sur la route de Saint Symphorien est fixé en 1907. Les travaux pour une structure à ciel ouvert commencent en 1909 et sont théoriquement pris en charge par Chazelles qui s’oblige par ailleurs à fournir un débit de 10 m₃/jour à cette réserve. Cela ne sera pas toujours le cas, notamment en 1921 où le lavoir n’est plus alimenté.

Carte postale, Le lavoir lors de sa construction vers 1910.

Le lavoir lors de sa construction vers 1910 – (Carte Postale : J-P. Jouve)

Les retenues collinaires (et les étangs).

Elles sont très nombreuses à avoir été construites à partir de la seconde moitié du vingtième siècle et correspondent à des petits plans d’eau captant généralement les eaux pluviales ou une partie de celles d’un ruisseau sans restitution immédiate dans le bassin versant. Elles sont destinées à assurer l’irrigation des cultures et les apports en eau aux élevages de bêtes à viande et à lait. Il y a encore une trentaine d’exploitations agricoles sur Grézieu. Les étangs sont aussi très nombreux autour des sources de La Borbonne.

Une retenue collinaire à gauche, un étang à droite.

Une retenue collinaire à gauche, un étang à droite – (Photos J-P. Jouve)