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La montgolfière se mire dans la Loire. On voit par reflexion la soupape qui se trouve au sommet de l’aérostat.

Après avoir découvert la Coise à sa source, puis son parcours à travers les Monts du Lyonnais, notamment à Saint Denis-sur-Coise et Saint Médard-en-Forez, il était intéressant d’aller trouver cette rivière à son embouchure dans la Loire au niveau de Montrond-les-Bains.

Quoi de plus amusant que de partir en montgolfière à la recherche de ces eaux qui coulent dans d’innombrables méandres se juxtaposant à ceux de la Loire. En effet, dans cette portion du trajet du fleuve correspondant à la plaine du Forez, la Loire a adopté ce système d’écoulement après être sorti de gorges profondes au niveau d’Aurec aujourd’hui fermées par le barrage de Grangent et avant de s’engouffrer dans le défilé de Neulise  désormais aussi modifié par le barrage de Villeret.

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Le jour se lève sur la Loire. Le soleil naissant couvre d’or berges et rives du fleuve.

Ce voyage organisé par « Les Ailes Foreziennes », section montgolfière, qui commence sur un terrain non loin de l’aéroport d’Andrezieux-Boutheon nous aura permis de bien voir à nouveau, mais du ciel, les Monts du Lyonnais à l’est, les Monts du Forez à l’ouest, les Monts de Tarare au nord ainsi que les Montagnes du Velay au sud, d’où vient la Loire.

Nous sommes à 6h30 du matin dans un grand champ qui va servir de base de décollage à la montgolfière. Celle-ci se trouve roulée et pliée dans un grand sac de toile d’un petit mètre-cube. La nacelle en osier est préparée avec son système de bruleurs à gaz qui sont alimentés par 4 grosses bouteilles de propane fixées aux quatre coins. Puis elle est couchée sur un côté dans l’axe du sens approximatif du vent du moment, déterminé par le lancer préalable d’un petit ballon gonflé à l’hélium.

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Les différentes phases de la préparation de la montgolfière. elle commence à se lever en bas à droitr

L’enveloppe de l’engin est attachée par câbles à la nacelle puis déroulée tout au long du terrain toujours dans le sens du vent. Il faut une longueur d’environ 25 m. Elle est ouverte à sa base pour permettre à de l’air froid propulsé par un puissant ventilateur de rentrer dans cet immense volume qui se déplie progressivement. Au sommet de l’enveloppe on fixe une soupape, de même tissu, qui permettra de retenir l’air. Le ballon gonfle progressivement, prend de l’ampleur. Il faut alors le redresser : cette phase utilise les bruleurs qui vont servir à chauffer l’air qui y est enfermé. La montgolfière se redresse et atteint un point d’équilibre qui permet au pilote et aux passagers de monter dans la nacelle que l’on détache. Elle décolle sans un seul bruit, c’est le début du voyage.

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La monygolfière s’est redressée. Elle est prête à partir

L’ascension est accompagnée des grondements itératifs provoqués par l’utilisation intermittente des bruleurs. Cela ne dure guère et on se trouve très vite à 30 mètres de hauteur pour surplomber l’autoroute et remonter la Loire en direction de Montrond, puisque le vent du jour a décidé de nous emmener dans cette direction. Nous irons donc bien vers l’embouchure de la Coise. On arrive vite à 300/400 m. de hauteur.

Spectacle merveilleux, que cette Loire toute calme que l’on descend désormais et qui depuis ces quelques centaines de mètres de hauteur semble totalement figée. Les méandres prennent des aspects d’anneaux de métal avec le soleil qui se lève. On aperçoit Saint Galmier, Montbrison qui s’étale au pied des Monts du Forez mais commence sérieusement à s’agripper à ses flancs, Saint Bonnet-le-Château en hauteur sur son plateau, Sury-le Comtal au pied de la montagne, Saint Etienne au bord du massif du Pilat, Chazelles au bas de la crête de Duerne, la carrière de Bellegarde, une immense excavation remplie de brumes opaques tel un chaudron d’eau bouillante, l’hippodrome de Saint-Galmier…Rien n’échappe à un œil averti.

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Vues diverses. On remarquera la grande abondance des surfaces aquatiques. Gargantua, du haut de Pierre-sur-Haute, aurait soulagé sa vessie!

Une descente silencieuse mais rapide nous amène sur la Loire. La nacelle caresse alors la surface de l’eau sans se mouiller. Le fleuve s’anime et se met à rire dans un de ses détours: on entend une eau bruissante qui coule au-dessus d’un petit barrage naturel formé d’un amoncellement des gros galets. La montgolfière accompagne le flot pendant quelques dizaines de mètres puis remonte à grande allure vers le soleil qui illumine désormais toute la plaine. Des chevaux curieux nous regardent et font la farandole dans un grand champ. Le moteur bruyant d’une motocyclette de grosse cylindrée vient perturber le silence du voyage : on est impressionné d’en haut par l’intensité de cette nuisance sonore. Nous sommes à 1000 mètres au-dessus du sol!

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La nacelle caresse l’eau. La montgolfière descend la Loire. Spectacle et situation incroyable.

On arrive près de Montrond-les-Bains. On distingue son château au bord du fleuve et ses deux ponts : en amont le pont de chemin de fer de l’ancienne ligne Mangini devenu zone piétonne et en aval le pont routier multiséculaire pour Montbrison.

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La Loire et la Coise descendent presque paralellement en formant des méandres. En haut de l’image, la ville de Montrond-les-Bains

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L’embouchure de la Coise au niveau des ponts de Montrond-les-Bains sur la Loire. Le pont ferroviaire Mangini en bas, le pont routier au-dessus et la Coise qui arrive en bas à droite de l’image.

Ici la Loire décrit là un important méandre. Un bras mort semble servir de coursière à l’eau et donne à l’endroit un aspect d’ile que vient frôler la Coise. Celle-ci semble avoir perdu son chemin depuis qu’elle a traversé la nationale 82 et cohabite avec le fleuve dans des zones de terre désormais immergées qui forment autant de surfaces aquatiques aux formes incertaines . On la retrouve, presque réanimée, grossie par l’Anzieux, sous le château de Montrond. C’est là qu’épuisée, mais bonne nourricière, elle jette ses eaux dans ce fleuve qu’elle a cherché pendant près de 50 kilomètres.

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l’altimètre de l’aérostat, le château de Bouthéon, une grange isolée, des chevaux qui nous regargent, l’ombre de la montgolfière écrit le chemin. un champ labouré; on dirait un morceau de textile.

Le soleil commence à réchauffer le ciel. Il nous faut repartir vers un lieu amical susceptible de nous recevoir pour un atterrissage en douceur. Nous remontons cette fois-ci la Loire en direction de Bouthéon, nous admirons au passage son superbe château et son parc. Nous remarquons que la région ne manque pas de piscines… et d’étendues d’eau… Toutes ces surfaces, vues depuis 1500 mètres de hauteur forment un patchwork de miroirs où, comme dit aussi la légende qui veut que Gargantua les ait créé après s’être soulagé la vessie du haut de Pierre sur Haute, le géant peut désormais se mirer tel un Céladon dans le Lignon tout proche

C’est moins poétiquement dans un champ de maïs déjà fauché que le pilote aéronaute a décidé de nous poser. La descente est spectaculaire, douce, sans bruit, se fait au-dessus d’une route bourdonnante encombrée de camions de graviers. On se pose presque trop vite, trop simplement, sans une seule secousse sur un sol cabossé.

Il faut dès lors stabiliser la montgolfière, la fixer au sol et procéder à son dégonflement. La soupape qui se trouve au sommet est décollée grâce à une grande corde qui lui est solidaire et l’air s’échappe par le haut : l’enveloppe se pose lentement sur le côté. Le voyage est fini. Il faut plier dans tous les sens du terme les bagages et l’aérostat.

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La montgolfière est dans la remorque avec tout le matériel, la promenade est terminée.

La voiture de départ et sa remorque sont là, à notre arrivée près du champ, pour récupérer le matériel.

Quelle belle matinée

Merci aux aéronautes pilotes et accompagnateurs: Mr et Mme Chiousse.

Pour confirmation :

Oui la Coise se jette bien dans la Loire.

Une vidéo sur cette belle matinée.