Les petits métiers Parisiens oubliés
Jusqu’au début du XXème siècle, les rues de Paris étaient animées par de nombreux marchands ambulants, de métiers et d’animations, de toutes sortes, appelés aussi « gagne-petit ». Pour quelque menue monnaie, ils ciraient vos chaussures, vous réparaient votre plat de porcelaine ébréché, affûtaient vos couteaux et ciseaux, etc….
Il existait les marchands de 4 saisons, de coco, de cerneaux, de crevettes, de poissons, d’ail, de cresson, de gaufres, de glaces, de marrons, d’oranges, de frites, de café au lait, de soupes, de cacahuètes, de lait d’ânesse, mais une grande curiosité était le marchand d’arlequins qui consistait à vendre des repas préparés à bas prix aux personnes les plus pauvres. Nourriture souvent récupérée à partir des restes de restaurants ou de familles bourgeoises. Ce surnom venait du journaliste écrivain Privat d’Anglemont (1815 – 1859) qui comparait ce panachage de nourriture colorée à l’habit d’arlequin.
Nous trouvions encore beaucoup d’autres marchands tels que marchands de toiles cirées, de plaisir, de colle, d’articles de cave, de figurines, d’articles pour cochers, d’habits, de journaux, de lacets, de lessive, de poudre dentifrice, de tonneaux, de ballons, de savon, de colliers et bracelets, de jouets, d’objets de piété, de plumeaux et d’éponges, de violettes, et bien d’autres encore…
Les métiers oubliés étaient affûteur de scies, chiffonnier, colleur d’affiches, décrotteur, rémouleur, dentiste en plein air, raccommodeur de paniers, ramasseur de bouts de cigares, rempailleur de chaises, tondeur de chiens, vitrier, ramoneur, ou encore le chargeur du haquet (attelage long et étroit destiné à transporter des tonneaux), en résumé des métiers de service.
Il existait aussi des métiers d’animation tels que joueuse d’orgue, « l’homme-orchestre », montreur d’ours, joueur de bonneteaux pourtant interdit car jeu d’argent avec manipulation de trois cartes, pour lequel était utilisé un parapluie, pratique à refermer pour prendre la fuite en cas de contrôle.
La carte postale ancienne nous fait revivre ou découvrir tous ces métiers pour la plupart disparus et bien souvent méconnus du grand public.
Grâce à de nombreux photographes-éditeurs et à de magnifiques clichés d’illustres séries parisiennes telles que J.H, C.M, Kunzli, Laas & Pécaud, etc.… la collection de cartes postales anciennes est un refuge rempli de mémoires visuelle et écrite, sources indispensables à notre patrimoine culturel. Ce bel héritage est à conserver précieusement pour les générations futures.
Certains de ces petits métiers parisiens, on les retrouvait aussi dans notre petite ville de Chazelles. Pierre Mathieu en a fait plus d’une dizaine d’illustrations que vous pouvez retrouver sur ce site.