Des textes évangéliques (1) mentionnent, sans toutefois citer leur nombre ni leur nom ni leur statut de roi, leur visite à Bethléem apprenant la naissance de Jésus.
Venant de l’orient, ils furent, selon les écritures, guidés par une étoile pour rendre hommage au « roi des juifs » et lui apporter des présents somptueux : or, myrrhe, encens.
La tradition catholique leur donne un nom et définit au nombre de trois les visiteurs : Balthazar, Gaspard et Melchior, sans doute en rapport avec le nombre de présents apportés. Leur visite est située 12 jours après la nativité soit le 6 janvier. L’adoration des mages devient très vite populaire ; on en retrouve dès le troisième siècle, dans une catacombe romaine, la représentation. L’église catholique les vénère comme « saints » et leur attribue même des reliques conservées à la cathédrale de Cologne. Les orthodoxes conservent en Grèce, dans un monastère du mont Athos, le reliquaire de leurs présents.
Châsse des Rois Mages dans la cathédrale de Cologne
Mais qui pouvaient être ces « rois mages » (2) ?
Melchior aurait été roi des Perses, Balthazar celui des Arabes et Gaspard roi en Inde. Ils sont considérés comme les témoins des nations païennes ayant reconnu le Messie ignoré par Hérode (3) et le peuple juif. Selon la tradition, ils symboliseraient également l’Europe, l’Asie et l’Afrique.
Les offrandes.
L’or, signifiant pour les chrétiens antiques la royauté de Jésus, pourrait être de l’ambre jaune selon certains. La myrrhe qui était un parfum servant à embaumer les défunts évoquerait sa dimension prophétique ou son humanité et l’encens sa dimension sacerdotale.
Et l’étoile dans tout ça ?
Arrivés à Jérusalem, les visiteurs s’enquièrent auprès d’Hérode de l’endroit « où vient de naître le roi des Juifs » disant qu’ils ont vu son étoile en orient (un astre plus lumineux) et sont venus l’adorer. Celui-ci les envoie à Bethléem ou ils se rendent, guidés par le signe céleste qu’ils avaient vu en orient. Cette étoile allant au-devant d’eux s’arrêta au-dessus de l’endroit où était l’enfant Jésus.
Il est possible que cette étoile ait bien existé. Certains astronomes intéressés par l’astrologie historique ont cherché à établir la date de la naissance de Jésus à partir d’un phénomène astral.
Plusieurs interprétations astrologiques ont été mises en avant : conjonction de planètes, passage de la comète de Haley, l’apparition d’une « nova » (4), mais ne restent que des hypothèses, aucune réponse astronomique n’ayant pu être apportée. Dans la communauté chrétienne, l’adoration des « Mages » est liée à la Nativité. Elle devient très vite populaire au début du développement des communautés chrétiennes. Elle est représentée régulièrement sur les sarcophages et les murs des catacombes.
Sarcophage provenant du cimetière Sainte-Agnès à Rome, IVème siècle
Adoration des mages figurant sur un sarcophage du V éme siècle
L’adoration des mages devient l’un des thèmes les plus répandus de l’imagerie chrétienne principalement à la renaissance italienne (Fin XIVéme au XVIéme siècle). Le thème des rois mages se développe en Europe jusqu’à devenir des fresques politiques. Celle par exemple où le roi Charles VII se substitue à un des mages.
Adoration des Mages figurant Charles VII agenouillé devant la Sainte Famille
Légende, croyance religieuse ou réalité métaphysique, l’histoire des rois mages est encore aujourd’hui très présente. Le 6 janvier, la fête de l’Epiphanie est fêtée par la dégustation de la galette des rois, garnie d’une ou plusieurs fèves, vendue avec la couronne en carton doré qui fait le bonheur des enfants car on s’arrange presque toujours pour que ce soient eux qui découvrent la petite figurine qui les fera le roi d’un instant.
- (1) Évangile selon Matthieu, dans les versets 1 à 12.
- (2) Mages vient du grec « magoï » signifiant « sages ».
- (3) Hérode 1er le Grand placé sur le trône de Jérusalem par les Romains.
- (4) Étoile devenant soudainement très brillante. Ce phénomène ne dure que quelques jours, l’étoile reprenant ensuite progressivement son éclat.
Source : Article Rois mages de Wikipédia en français. (A consulter en cliquant ici)