25 AVRIL 2019, démolition de la maison DUPORT suite à l’effondrement de la toiture le 22 juin 2018.
Voici une image de vie à Chazelles-sur-Lyon probablement à l’aube de la première guerre mondiale.
Nous sommes sur le boulevard du Nord (au 29 de l’actuel boulevard de la Résistance). Cette artère a été ouverte il y a un siècle et demi quand le quartier a été transformé avec disparition des murs d’enceinte de la ville et extension de celle-ci vers le nord. La porte de Saint-Roch qui comportait une tour se trouvant à l’emplacement du magasin Jérémy (autrefois notamment la pâtisserie Bonnal puis Garnier) a alors disparu. Le cimetière de la ville qui était en dehors des remparts dans ce quartier autour de la petite chapelle Saint Roch a été transféré à sa place actuelle en haut du Grand Chemin correspondant à la route de Lyon, permettant la création de la place Thiers. C’est sur celle-ci qu’a ensuite été érigé en 1882 le monument aux morts de la guerre de 1870 avec 12 chazellois honorés pour avoir disparu ou laissé leur vie notamment dans les batailles de Gravelotte, Paris ou Metz. Ces monuments liés à la guerre de 1870 sont intéressants car rares : on en retrouve quelques autres dans la Loire notamment à Saint-Etienne, Roanne mais aussi à Chevrières! (Les édifices commémoratifs de guerre n’apparaissent généralement qu’après la première guerre mondiale de 1914-18. On a plutôt coutume de poser des plaques commémoratives à la fin du 19° et au début du 20° siècle pour rappeler ce conflit franco-prussien comme ce sera le cas à Saint Symphorien sur Coise en 1901).
Dans ce nouveau quartier le tramway électrique, qui fonctionne depuis 1899, apporte charbon et marchandises depuis la gare de Viricelles-Chazelles située sur la ligne PLM Lyon-Montbrison vers l’usine à gaz et les grandes manufactures de chapeaux tels les établissements Provot, Ferrier ou Morreton qui s’y sont établis. Il transporte aussi dans des wagons aménagés les voyageurs au centre-ville. C’est une époque florissante : on fabrique annuellement des millions de chapeaux avec tous les services commerciaux que cela entraine. Il y a notamment de nombreux représentants et commerçants étrangers qui vont et viennent, justifiant la présence de nombreux petits hôtels avec restaurants. On connait l’Hôtel de France sur la rue Jean Jaurès tenu par la famille Escallier, alliée par mariages aux Fléchet, l’Hôtel du Centre sur la rue de la Gare qui ouvre aussi sur la rue de Lyon, aujourd’hui disparu et remplacé par le parking de Saint Roch. On a aussi l’Hôtel du Commerce situé en face de la maison de Maitre Paradis. Tous ont à ce jour physiquement ou fonctionnellement disparu.
Une photographie d’époque, que nous a prêtée Madame Janine DUMAS/CHEVRON, nous permet de faire revivre cet autre petit établissement, l’Hôtel du Nord, aujourd’hui disparu. Il se trouvait sur le boulevard du Nord au niveau de la maison DUPORT.
Ce petit commerce a été tenu par le grand-père de Jeanine CHEVRON/BEYRON et d’Albert CHEVRON, mari de Janine. Il se nommait Jean-Marie CHEVRON : né à Grézieu-le Marché en mai 1865 et décédé à Chazelles en 1914. Marié à Marie Claudine «Clotilde» PROST (1872-1949), il avait eu 2 enfants : Jean -Baptiste né en octobre 1897 et Claudius, né en juin 1901. Outre son activité d’hôtelier Jean-Marie était dépositaire des eaux de Couzan dont il assurait la livraison. Une facture de l’époque qui nous a été prêtée en fait foi.
Sur la photo d’en haut on voit de droite à gauche, Jean-Marie CHEVRON, son épouse «Clothilde» PROST/CHEVRON, un de ses fils : Claudius CHEVRON, une serveuse et le cocher de l’hôtel. Ce dernier assurait par calèche les transferts des voyageurs pour la gare PLM de Viricelles-Chazelles.
Claudius CHEVRON a épousé plus tard Jeanne Antoinette CHERBUT née en septembre 1902. Le couple a eu deux enfants Albert et Jeanine (plus haut cités), bien connus des chazellois.
L’immeuble est devenu plus tard la propriété de la famille DUPORT.
Nous retrouverons ensemble, très bientôt, des traces des autres petits hôtels et nous vous raconterons aussi des pages de leur histoire, ce qui nous permettra de revivre quelque peu avec cette époque et de continuer à découvrir ou retrouver des familles aux noms familiers qui ont fait Chazelles.
Vous avez certainement des photographies anciennes de notre ville d’hier avec leur légende et leur histoire. Il suffit de nous les confier un instant pour les reproduire et de nous proposer les informations correspondantes : c’est une autre page d’autrefois qui est ainsi sauvegardée et donne avec sa lecture un petit plaisir à tous ceux qui aiment ce pays des « Farlots »