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Portrait de Jean-Antoine (dit Marius) Berger.

Il s’agit d’une biographie succincte de Jean Antoine (dit Marius) BERGER peintre, de Viricelles dans la Loire, d’après ses « carnets » de notes autobiographiques. ce texte nous a été donné par Maurice Montagnon, petit-fils de l’artiste, que nous remercions.

Jean Antoine Marius BERGER né à Viricelles le 20 juin 1868, huitième enfant (sur neuf dont deux morts en très bas âge) de Antoine (1827-1906) et Antoinette NEEL (1830-1897), agriculteurs-artisans chapeliers (foule NEEL de Laurent NEEL son grand-père de Viricelles).

Doué pour les études et le dessin, réalise dès l’âge de 10 ans la décoration d’un café du village, et signalé à Alexandre Séon de Chazelles, disciple et ami de Puvis de Chavannes, reçoit des œuvres de ses mains probablement en 1884/85 (Séon travaille alors sans doute à Lyon au musée Saint-Pierre) à titre d’encouragement et d’admiration pour son talent. Préparé au concours d’entrée par son directeur d’école de Chazelles Mr. Vacher, il intègre en 1885 l’Ecole Normale de Montbrison crée en 1882 (?) par Jules Ferry, avec son copain Jules Troccon (ce Jules Troccon aura parallèlement à sa carrière d’instituteur une certaine carrière « d’écrivain-poète »). Il en sort avec réussite en 1888 et est nommé instituteur-adjoint d’abord à la Pacaudière, en 1889 à Terrenoire puis St Etienne rue de Isle, puis rue du Marais, enfin en novembre 1890 à Montaud alors encore non intégrée dans la commune de St Etienne (elle le sera en 1895 ). Cette nomination immédiate à Saint Etienne semble être due à l’intervention du député de la Loire Francisque Reymond, sollicité par Alexandre Séon, pour lui permettre de suivre les cours du soir de dessin des Ecoles (Art et Industrie et Beaux-Arts) dès 1889. Il présente les concours d’aptitude à l’enseignement du dessin dans les Ecoles primaires supérieures, puis les Lycées puis l’Ecole des Arts Industriels (entre 1890 et 1900) et dès 1892 (!) enseigne à l’Ecole des Arts Industriels, et en 1899 passe (en tant qu’instituteur) de Montaud à l’Ecole primaire supérieure de garçons rue des Chappes où il enseigne français, maths, comptabilité et dessin ! En 1902 il commence des suppléances de dessin au lycée, en 1905 il est titularisé au lycée et commence aux Beaux-Arts (assure les cours du soir). Il expose aux salons de Lyon (et après : St Etienne), dès 1902 et jusqu’en 1938. En 1917 il assure les cours d’anatomie à l’Ecole des Arts Industriels et sans doute aux Beaux-Arts et arrête en 1919 ses cours à l’Ecole primaire supérieure. En retraite en 1929 et 1930, il a dès 1924 fait construire sa villa «Sanouva» dans le style 1920-Arts Déco à Viricelles. Il y est mort le 16 mars 1957 peu avant ses 89 ans, d’une longue maladie. Il a peint près de 600 tableaux : 177 portraits dont 7 autoportraits, paysages dont beaucoup de marines, et natures mortes, dont il a rédigé un catalogue.

Pour l’anecdote : au lycée de St Etienne il eut pour collègue, en anglais, le père d’Olivier Messian ; il eut en leçons particulières de dessin Jean Guitton le futur célèbre philosophe catholique, seul invité laïc expert au Concile Vatican II. Il eut comme très grand ami Mr Fleury Gromollard, neveu d’Alexandre Séon et agent de change à Villeurbanne. De même il semble avoir eu de très bonnes relations amicales avec des photographes : Monroché (de Paris), Verron et Menut (sans doute ancien élève) de St Etienne. Il fut Vice-Président de la société « les Arts du Forez » et membre du Caveau Stéphanois et de la « Société Lyonnaise des Beaux-Arts ». Nous avons même sa carte d’adhérent des « Arts du Forez » de 1956 (il avait alors 88 ans !).

Son catalogue répertorie 606 tableaux (dont des dessins au crayon ou fusains, des pastels…) de 1885 à 1956.

Il y a 177 portraits dont 7 autoportraits. Il a lui-même répertorié avec minutie toutes ses œuvres avec leurs dimensions, le titre, et les précisions sur le sujet et la technique employée. Chacun a aussi été noté comme vendu, ou donné, à qui, en quelle occasion, exposé ou non : où et comment…Ainsi 258 ont été donnés de son vivant (parfois en « paiement-reconnaissance ») et 136 vendus ! Il exposa beaucoup : à Lyon de 1902 à 1938 (39 fois), à l’Hôtel de Ville de St Etienne dès 1902 (118 fois), au lycée de St Etienne (25 fois), à St Galmier (14 fois), en galeries …Bernard (12 fois), Chabrol (4) Tisseuil (3), Chirat (3), Barth (3), Jonier (3), et enfin 3 fois à Chambéry et 3 fois dans des rues ou places de St Etienne.

Deux de ses tableaux ont été acquis par le Musée du Chapeau de Chazelles sur Lyon : « chapeliers fouleurs au travail » et « le ponceur de chapeaux »), un par la ville de Saint Etienne qui est exposé au MAM : « le Lignon à Nacone ». Une œuvre se trouve à l’église de Viricelles, en réalisation du vœu fait à Ciboure pour la guérison de sa femme de la fièvre typhoïde (« mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains »).

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Quelques portraits familiaux: “Ma soeur”, “Ma mère”, “Ma tante”