Sans titre 1

battant

Elle date de 1590 et a toujours occupé les différents clochers de l’église de Chazelles après qu’elle ait été bénie. Elle mesure 1 mètre 28 de hauteur et a une ouverture maximale de 1 mètre 45. Elle sonne le sol dièse. Elle a été analysée et nettoyée en 1977 par le Groupe de recherches archéologiques et historiques de Chazelles.

Elle comporte de nombreuses inscriptions sur trois lignes qui permettent d’en savoir plus.

AV/NO/ET:LA:LOVAGE:DE:DIEV:DV:PÈRE:DV:FILS:ET:DV SAICT:ESPRIT:
VNG:SEVL:DIEV:EN:VNE:TRI+
AU NOM ET Á LA LOUANGE DE DIEU:DU PÈRE, DU FILS ET DU SAINT ESPRIT:
UN SEUL DIEU EN UNE TRINITÉ
AI:ESTE:FAICTE:ET:DEDIE:ST:JEAN:BAPTISTE:SVIS:NOMMEE:
NOBLE:PONS:DE:LA:PORTE:Sᴿ:C:DE:CHANITE:
AI ÉTÉ FAITE ET DÉDIÉ  SAINT JEAN BAPTISTE SUIS NOMMÉE.
NOBLE PONS DE LA PORTE SEIGNEUR COMMANDEUR DE CHAZELLES
TE:DEVM:LAVDAMVS:TE:DOMINVM:CONFITEMVR:TE:AETERNVM:
PATREM:OMNIS:TERRA:VENERATVR:
SANCTA:MARIA:ORA:PRO:NOBIS:1590.
HONO:ANDRE PVPIER
TOI DIEU, NOUS TE LOUONS,TOI MAITRE, NOUS AVOUONS ÉTERNELLEMENT
TOI PÈRE DE TOUTE LA TERRE, NOUS TE VÉNÉRONS, 
SAINTE MARIE PRIEZ POUR NOUS. 1590
HONO, ANDRE PUPIER

Explications.

Hyppolite Bourne (1) signale que TRI de la fin de la 1° ligne va avec NITE de la fin de la 2° ligne pour former TRINITÉ. D’autre part CHA est une contraction pour CHAZELLES.

Le nommé Pons de la Porte (2) [1588-1610] est le 4° enfant de Aymard DE LA PORTE, chevalier, seigneur de Chaponay, Eydoche et autres lieux, qualifié de puissant homme, un des gentilshommes qui compliment Éléonore d’Autriche, sœur de l’empereur Charles-Quint, et femme de François Ier, roi de France, lorsqu’elle fait son entrée dans Vienne le 8 janvier 1533. Il a épousé la même année Catherine de Virieu, fille d’Artaud de Virieu, seigneur de Corbas, et de Catherine de la Fontaine.  Pons, son fils,  a été un grand-maître de l’ordre des chevaliers de Saint Jean. Commandeur de Chazelles et de Villefranche-du-Cher, grand-procureur-général de l’Ordre du pays d’Auvergne. Il a, de son côté, reçu en 1587, plusieurs lettres gracieuses du roi Henri III qui le remercie des services rendus à l’État.

AD_ADE_A_1-10b

Commandeur de Chazelles: Pons de la Porte

Le nommé André Pupier est le châtelain de la commanderie à cette époque.

AD_ADE_A_1-8b

Chatelain de Chazelles: André Pupier

Sur un cartouche de la cloche, il y a les initiales du fondeur  « P. C ». Il s’agit peut-être de Pierre Cambray, un fondeur lyonnais, habitant  à Saint Galmier.

Le Te Deum se retrouve partout en France sur les cloches du XVIe siècle, et il est particulièrement fréquent dans la Loire. Chazelles en est un exemple.

Cette cloche a résisté à la Révolution Française et n’a pas été descendue au sol pour être transportée dans les dépôts de Feurs comme ses 4 voisines et celle de la chapelle Saint Roch au cimetière de l’époque. Elles servaient ensuite, après refonte, à faire des canons pour les armées de la Nation.

Elle a même été utilisée régulièrement pendant 2 ans pour sonner les décadis. Ils correspondaient à une unité de 10 jours (sous la Révolution, le système décimal a tenté d’être imposé à la mesure du temps pour oublier le calendrier grégorien: l’année faisait 360 jours (+5 ou 6 jours) répartis en 12 mois de 30 jours, fractionnés en trois décadis,  les jours étant fractionnés en dix parties, lesquelles étaient divisées en 10, etc…).

Elle permettait aussi de rassembler les comités révolutionnaires lors de leurs réunions : elles se tenaient dans l’église.

Aujourd’hui il y a de nouveau 5 cloches dont une qui fût échangée en 1847 avec celle de l’église Sainte Barbe de Saint Étienne car le joug fonctionnait mal aux côtés de la grosse cloche lorsqu’elle fut posée dès la fin de la révolution. Nous reparlerons de tout cela dans un autre article.

Cette magnifique cloche continue de voyager entre Rome et Chazelles chaque année à Pâques.

DSCI0102

Vierge allaitant

DSCI0103

Sainte Barbe et sa tour à gauche Sainte Catherine et son glaive à droite.

En complément, une petite histoire de “clochers” sur cette belle cloche! 

Cliquez sur la petite image de gauche pour lire l’histoire

 La grosse cloche

Une autre petite histoire

Cliquez sur la petite image de gauche pour lire l’histoire

 La grosse cloche

 

 

Bibliographie

(1)-Histoire de la Ville et de la commanderie de Chazelles sur Lyon H. BOURNE 1912
(2)-Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume. M. de SAINT-ALLAIS 1872