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Papier à en-tête de l’Harmonie

L’HARMONIE DES ENFANTS DE CHAZELLES-SUR-LYON

Elle a été créée avant la guerre de 1870 par Jean-Marie Juillet, un chapelier, au milieu du XIX° siècle en 1865 et pour les chapeliers qui travaillaient durement dans des conditions environementales difficiles. Il s’agissait de mettre en place et de promouvoir l’éducation musicale dans un milieu social et culturel qui n’y avait pas alors accès. Dans de nombreuses villes ouvrières se créaient ainsi de «Sociétés» musicales hiérarchisées où l’enseignement musical et l’utilisation d’instruments y était dispensés. Cela servait de loisir et génèrait détente avec une activité pratiquée pour le plaisir qui apportait  par ailleurs plus de reconnaissance et de liens sociaux.

Pour découvrir les origines de l’orchestre d’harmonie, il faut remonter à Louis XIV. En effet, à cette époque, chaque régiment possède sa Fanfare. Ces Orchestres militaires sont constitués de flûtes, hautbois, clarinettes, trompettes naturelles, cors, trombones à coulisse, grosse caisse et cymbales,  tandis que la musique « classique » est réservée souvent aux classes sociales élevées avec notamment le piano et les instruments à corde autour de grands orchestres symphoniques qui offrent des concerts dans des salles de concert, d’opéra ou dans des salons privés.

Avec la Révolution, la population « s’empare » de la musique militaire et accompagne les nombreux chants patriotiques. L’activité de l’orchestre va dès lors se faire au grand air ou, plus tard vers la fin du XIX° siècle sous des kiosques construits par les  municipalités. Elle est destinée à toute la population étant même déclarée d’intérêt publique. Comme dans les fanfares militaires, seuls les instruments à vent ou à percussion sont utilisés car facilement accessibles sur le plan financier en raison des progrès importants que font à cette époque les facteurs pour offrir ces « outils » en  cuivre ou en métal tels les  saxophones, flutes et clarinettes. Chacun des musiciens a, comme un acteur, une partition qu’il joue selon une orchestration réglée par un chef qui assure la cohésion de l’ensemble avec un arrangement harmonieux des différents instruments. Dès lors pas une vogue ou une fête patriotique ne se déroule sans musique. Il y a un véritable engouement populaire pour cet art et chaque village veut avoir son « Harmonie » dans laquelle on va apprendre la musique et jouer d’un instrument.

Tout cela aboutit, bien sûr, à une certaine cacophonie avec des structures plus ou moins bien organisées, un enseignement disparate. Alors en 1902 une organisation est mise en place sur le plan national autour de la Confédération Musicale de France (CMF) qui fixe des règles, met en place une hiérarchisation des sociétés musicales avec distinctions des Harmonies composées de 66 instruments ou des Fanfares qui n’en ont que 49.

Une Harmonie-type comporte ainsi 6 groupes d’instruments :

  • une petite flûte, 2 grandes flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais facultatif, 2 bassons, 1 sarrussophone
  • 2 petites et 15 grandes clarinettes
  • 2 petites et 15 grandes clarinettes
  • 2 trompettes, 2 cornets, 3 cors, 4 trombones
  • 16 bugles
  • Percussion comme tambour et cymbales : 5 instrumentistes, dont un facultatif

Pour compléter cette standardisation et hiérarchisation des groupes musicaux, des sections regroupées dans six divisions 3° division 2° division 1°division, division “supérieure”, division d’excellence et division d’honneur, de la plus modeste à la plus cotée.

Un concours annuel est organisé auquel l’Harmonie doit se soumettre au moins tous les cinq ans aboutissant à un maintien, un recul ou un avancement dans les divisions. À chaque concours sont aussi attribuées des prix. La référence reste en France l’Harmonie militaire de la Garde Républicaine.

C’est ainsi que l’Harmonie des Enfants de Chazelles-sur-Lyon se trouvait en 1867 en 3° division obtenant un 2° prix à Mornant. Elle obtenait le 1° prix à Clermont-Ferrand en 1869, à Grenoble en 1876 et Lyon l’année suivante. Elle passait en 2° division en 1879 avec un 1° prix à Saint-Etienne puis Genève en 1882. Elle entrait en 1° division en 1884 puis en division supérieure après un concours à Moulins en 1890 avec obtention du 1° prix « ascendant » assorti de félicitations. Les succès continueront à accompagner cette formation musicale sous la direction de nombreux chefs successifs dirigeant de nombreuses générations de Chazellois qui  se sont succédé dans les rangs de l’Harmonie.  Quel ancien d’aujourd’hui ne se souvient pas des répétitions de l’orchestre au dernier étage de la Mairie d’aujourd’hui, des concerts sous le kiosque de la place Poterne, des défilés commémoratifs toujours hauts en couleurs. Le dernier président a été André Desage.  Elle a définitivement disparu du paysage chazellois en 2002.

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Extrait du Progrès 04-03-2002

Il s’agit d’un préambule à beaucoup d’autres informations et images concernant cette « Société » qui a marqué Chazelles, son jardin public, son kiosque, ses monuments patriotiques, d’une empreinte musicale remarquable et enviée par toute la région. PHIAAC a créé un groupe de recherche chargé de collecter le maximum de souvenirs de l’Harmonie. Les responsables en sont Robert Durand et René Peysselon (le dernier trésorier de l’Harmonie), deux Chazellois que tous connaissent et que vous pouvez contacter par téléphone pour leur donner tout renseignement en votre possession. Vous pouvez aussi correspondre avec l’association à phiaac42140@gmail.com afin de récupérer leurs coordonnées et de transmettre des informations.

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