BOACHON Guillaume Laurent
par Danielle GOUBIER-GAREL
Un fin livret dans un papier de soie trouvé au fond d’une armoire familiale : Hommage de son personnel à:
Laurent BOACHON 14 JUILLET 1924 et à l’intérieur :
Un portrait
Une image
et les 6 pages de l’allocution prononcée par M. Brosse lors de la remise à Monsieur Laurent Boachon du bronze d’art offert par son personnel à l’occasion de sa nomination dans l’ordre de la légion d’honneur.
Le document était sans doute important pour avoir été conservé précieusement depuis si longtemps.
Le 1er mars 1863 nait à Grézieu-le-Marché Guillaume Laurent BOACHON.
Il est le 10ème enfant d’un couple d’agriculteurs fermiers originaires de Meys mariés en 1847 : Antoine BOACHON et Jeanne Marie PUPIER
Lors du conseil de révision en 1883 (matricule 856/1883 Lyon Sud), il est noté à profession : Frère Mariste à Chaste-sur-Isère.
Il est ajourné en 1884 – incorporé au 98ème régiment d’infanterie puis réformé le 14.12.1885 au motif de « Palpitations avec hypertrophie du cœur ».
Muni sans doute d’une solide instruction, il devient voyageur -représentant d’une maison lyonnaise fabricant des courroies.
Ceci est confirmé
- dans son acte de mariage du 22.06.1889 à PARIS 12éme avec Louise Léontine GUERIN, pianiste, dont le père est contremaitre de fabrique,
- dans l’acte de naissance de son fils : Pierre Henri Laurent le 7 novembre 1893 à Paris 18ème.
Dans un atelier provisoire à Paris, il se lance dans la fabrication de poulies en bois pour la marine et les Chemins de fer.
publicité dans l’Echo des mines et de la métallurgie du 4 juillet 1910
La construction d’une usine à Pantin permet le développement de l’entreprise.
Il fait déposer un brevet. Il sera récompensé aux expositions internationales du Travail :
- Médaille de Bronze à Paris 1900 – Bordeaux 1907 – Toulouse 1908
- Médaille d’argent à Nancy 1909 – Bruxelles 1910
- Médaille d’or à Turin 1911 – Grand Prix de Gand (Belgique) 1911
Parallèlement il ouvre un magasin au 31 rue de la République à PARIS 11ème :
« FOURNITURES GENERALES POUR USINES » Poulies – Courroies – paliers – manchons assorti d’un atelier de mécanique m
Il semble qu’aucun concours financier extérieur ne soit intervenu dans l’extension des Ets BOACHON
Quand son fils prend la direction de l’usine de Pantin, Laurent Guillaume BOACHON conserve la direction de l’entreprise commerciale de Paris, mais il peut cependant prendre quelques repos à la Ferme de Roquemond (Seine et Marne) acquise en 1921.
Le 10 Juillet 1924 il est nommé dans l’ordre National de la légion d’honneur en tant que CHEVALIER demandée par le ministère du Travail, au motif de :
- Membre de chambres syndicales depuis 30 ans
- Développement de l’entreprise avec uniquement ses deniers personnels.
- Organisation auprès de son personnel d’un système d’assurance médicale, prime de natalité, d’indemnités de vie chère et de participation aux bénéfices (% sur le chiffre d’affaires)
Il meurt le 07.10.1940 à Perpignan où il réside 11 rue Camille Pelle.
Un précurseur pour une incroyable promotion sociale
Son fils Pierre Henri Laurent s’engage le 15 septembre 1913 pour 3 ans dans l’armée à la Mairie de Lagny (Seine et Marne) -matricule 674- et sera affecté au 12ème régiment d’artillerie. Il sera réformé en Janvier 1916 pour Tuberculose.
Il se marie de 4 Mars 1916 à Paris 11ème avec Melle Yvonne Julie JOFFRE. Il prend alors la direction de l’usine de Pantin.
En 1937, il décède sans descendance.
Sa belle fille Yvonne BOACHON-JOFFRE , nièce du Maréchal (Taxis de la Marne) deviendra, après son veuvage, romancière. De 1947 à 1959, elle publiera 4 romans : La Palombe, Jep le trabucaire, Rencontre à Grenade et Les Griffes du destin Elle décède le 27.03.1975 à Neuilly-sur-Seine.
Les familles BOACHON, NALIN, COUTURIER, DUBOEUF, FERLAY …
La parentèle de Guillaume Laurent BOACHON a été et demeure très présente dans les Monts du Lyonnais : commune de Meys, Haute-Rivoire, St Laurent de Chamousset …
Guillaume Laurent BOACHON et mon arrière grand-père Guillaume NALIN étaient cousins germains. Un arbre généalogique établi antérieurement à la date de 1800 atteste de cette relation familiale très inattendue.
SOURCES
Etat civil de Grézieu-le-marché Haute-Rivoire Paris 11ème Paris 12ème Paris 16ème Paris 18ème Perpignan
Recrutement militaire : Montbrison – Paris
Base Léonor Dossier LH/262/82
Archives de Pantin : Photos et documents
Internet : Ferme de Rougemont
Bibliothèque numérique Gallica
Danielle GOUBIER-GAREL