La crise du chapeau qui a décimé en quelques décennies l’industrie chapelière de Chazelles-sur-Lyon notamment semble avoir été depuis très longtemps prévue. On retrouve dans un journal de 1939 tous les ingredients de cette disparition annoncée et pourtant la 4CV Renault tant accusée n’était pas encore sur les chaines de la marque. Brigitte Bardot, les décapotables et la mode des cheveux au vent, symbole de liberté féminine, n’étaient pas, non plus, d’actualité. Pierre Malo, le journaliste, entre en guerre contre les “Va-nu-tête” qui déhonorent la gente masculine tant le chapeau fait partie de notre habillement depuis la nuit des temps. Le “galerus” romain devenu le galurin était porté par tous, imitant l’empereur Auguste. C’est César qui semble avoir osé se promener nu-tête. Ses arguments médicaux montrant une corélation entre l’augmentation des sinusites, rhinites…et la chute du couvre-chef, n’ont pas enrayé celle-ci. C’est pourtant vrai, le chapeau tient chaud!
L’article est amusant car il va à l’encontre des idées reçues. Il semble bien s’agir surtout, comme le souligne le titre du journaliste, d’un problème de pouvoir d’achat. Un chapeau en 1914 coute environ 5 francs, son prix est de 30 francs en 1939 et de 200 francs vers 1950. Dans le même temps le prix du pain ne faisait que tripler environ, passant en 1914 d’environ 1 franc à 3 francs 50 en 1950. La comparaison de telles différences d’augmentation, certainement liées aux protections sociales couteuses et nécessaires mises en place apràs-guerre, explique largement la disparition d’une industrie toute manuelle, totalement liée à l’activité de l’homme qui crée la cloche et la transforme avec ses mains.
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