Beaucoup de paroissiens de Maringes, Châtelus et Virigneux vont bien sûr dire qu’il y a un grand oubli dans cet article, car notre prêtre semble attaché à Saint-Denis-sur-Coise. C’est par facilité que le lieu a été choisi puiqu’il y a vécu dans la cure de ce village jusqu’à la fin de sa vie. Mais sachez, lecteurs, que ce “pasteur” a laissé d’impérissables souvenirs dans les autres villages.
Mes propos ont été facilités par:
- la famille Goujon de saint Denis-sur-Coise
- Sa soeur Pierrette Deville de Lans en Vercors
- Sa nièce Madame Edel de Chateauneuf
- Andrée Laverroux de Chatelus
- Isabelle Da Ressurreiçao, Notaire de Chancellerie à l’évéché se Saint Etienne
Biographie
Claude Paponaud est un des derniers enfants d’une famille de huit, demeurant à Chateauneuf, dans la vallée du Gier. Il est né en mai 1926. Le père a une petite entreprise familiale de métallurgie à Rive de Gier qui avait été créée en 1882 et qui fabriquait notamment des chaudières pour les locomotives à voie métrique telles que les Pinguely, célèbres motrices qui circulaient dans nos régions. Elles tiraient notamment le « Tacot » de Messimy à Saint Symphorien sur Coise. Cette maison, à l’époque, à la pointe de l’industrie ferroviaire, a été vendue plus tard aux Forges de Gueugnon (?). Il persiste aujourd’hui une forte activité locale reprise par la maison Carchi, fleuron de la métallurgie ligérienne de haute précision, notamment aérospatiale.
Son père meurt en 1940 alors qu’il n’a que 14 ans. C’était un homme très engagé et notamment grand défenseur de l’enseignement catholique avec son ami de Docteur Trossat de Roanne décédé plus tard en 1951. Les liens entre ces deux familles étaient très forts. Ses frères plus âgés étaient rentrés très tôt en Résistance dans les “Maquis du Pilat”. L’un d’eux, Marc, né en 1922, a d’ailleurs abattu lors de ces activités durant cette période. Un de ses beaux-frères était Maurice Falissard, autre résistant ligérien bien connu et mort en 2013.
Il fait sa scolarité à l’Institution Sainte-Marie de Saint-Chamond tenue par les Pères Maristes et décide à la fin de ses études secondaires de devenir prêtre avec son ami Labrosse. Il entre au Séminaire Saint-Joseph puis au Grand Séminaire Saint-Irénée à Lyon. Il est ordonné prêtre à Saint Etienne en 1952 dans l’église Saint Charles par Monseigneur Bornet. Sa première paroisse sera Charlieu, dès sa prise d’habit et jusqu’en 1957. Cette année là, il est nommé vicaire de la paroisse Saint Pierre à Villefranche-sur-Saône où il va s’occuper en particulier des colonies de vacances. Il y laissera d’excellents souvenirs. Il est rapidement nommé la même année dans sa Loire natale comme vicaire à Saint-Jean-Bonnefonds près de Saint Etienne. IL y reste 10 ans jusqu’en 1967. Cette année-là, il est nommé à Saint Laurent-la-Conche et s’occupe des préparations aux mariages sur la paroisse de Feurs ainsi que de l’aumonerie dans les collèges. En 1971 on lui donne en outre la charge pastorale sur l’église de Saint-Cyr-les Vignes qu’il assurera jusqu’en 1976. Cette année-là, son ministère le conduit à Saint-Sauveur-en-Rue où il exercera ses fonctions jusqu’en 1984. C’est alors qu’il est nommé sur le secteur de Chazelles-sur-Lyon, le père Bruno Cornier en étant le curé. Il va succéder au Père Courbière, venu de Saint-Bonnet-les Ôules, en place dans le village de Saint-Denis-sur-Coise depuis 1967. Mais il est aussi en charge des paroisses de Châtelus, Maringes et Virigneux avec la responsabilité du suivi d’une équipe de Chrétiens en Monde Rural. En 1972, il intègre l’équipe pastorale de Chazelles/Saint Heand toujours en charge de Saint Denis et autres villages désignés précédemment. Puis il intègre la paroisse de Saint Irénée des Monts du Lyonnais continuant à s’occuper des équpes de Chrétiens ruraux et de Chrétiens retraités. Il reste cependant pour les habitants de Saint Denis sur Coise notamment le dernier curé de la paroisse, vivant d’ailleurs dans la cure du village située en face de l’église, aujourd’hui disparue.
Le père Claude Paponaud et le père Bruno Cormier
Il a fêté ses 40 ans de sacerdoce le 6 septembre 1992 et ses 50 ans le 2 juillet 2002, n’oubliant jamais les villages dont il était responsable et qui lui ont tous gardé un souvenir privilégié. Les châteludaires lui ont toujours aussi donné une place privilégiée, lui qui a béni la réfection de leur église en 1991.
Il était souvent secondé par le Père Brosse, un prêtre retiré du côté de Gumières, enterré dans ce village, et pour lequel il avait une grande affection. Son nom est rappelé à ses côtés sur le caveau des prêtres de Saint Denis.
Quelques détails sur sa vie quotidienne.
Il donnait la messe régulièrement mais n’utilisait qu’un ciboire, celui offert en cadeau par sa mère lors de son ordination en 1952.
Cet objet de culte est retourné à sa mort dans sa famille. De même le rituel de la consécration du pain et du vin ne se faisait qu’avec un vin de Bordeaux qu’il allait spécialement chercher chez une cousine viticultrice à Fronsac près de Libourne. Il y faisait un voyage annuel pour s’approvisionner utilisant sa grosse 403 break, celle qui lui permettait aussi de faire de nombreux voyages pour renconterr les membres de sa famille notamment à Belle-Ile. Il est vrai qu’il aimait beaucoup sa famille avec laquelle il avait des contacts réguliers et qu’il les recevait très souvent à la cure.
C’était un homme très jovial, très social, ouvert, proche de ses administrés pour lesquels sa table était toujours ouverte d’autant qu’il était bon cuisinier. Il réussissait parfaitement les œufs à la neige.
Il adorait jouer aux cartes et animait le club des anciens.
Son action dans l’église à Saint-Denis.
On lui doit l’électrification du célèbre carillon de Saint Denis, admiré dans la région lors des petits concerts : il est tenu par la famille Goujon.
Il a fait changer la chaudière de l’église devenue inéficace depuis la disparition des boiseries de long des murs de l’édifice remplacées par la pierre originelle devenue apparente et jointée sous le ministère du curé Gourbière.
Il a développé l’acoustique dans l’église avec nicros et haut-parleurs.
Il a acheté l’orgue « électronique » pour l’accompagnement des chants.
Il a refait le sol de l’église avec des plaques de granite lissé et posée « insertum » en remplacement d’une surface cimentée devenue impraticable.
Dans ses fonction ministérielles, il était très souple et s’adaptait facilement aux désirs de ses administrés dans le respect de ses obligations essentielles. C’était un homme très généreux.
Arrivé à Saint Denis en 1984 pour y célébrer la grande messe du 15 août, il y est décédé en 2006 ayant décidé d’être enterré auprès de ses paroissiens.