Il s’agit d’un cliché de l’époque du frère Marie Claudius. Il y précise:
“Deux naturels en train d’arracher des ignames, nourriture de luxe du pays. Celui de ce coté (droit) en tient une à la main.”
Il a fallu peu de temps pour que l’on réponde à notre appel. Chazelles, comme nous vous l’avons signalé, peut s’honorer de nombreux missionnaires qu’il faut répertorier. Après les familles Berne dont nous vous avons montré quelques exemples (il y en a d’autres à venir !) nous vous parlons aujourd’hui de la famille Goutagny, riche en pères, frères et sœurs de tous ordres réguliers mais aussi en curés séculiers. Elle nous signale la présence dans la famille de très nombreux religieux: pères, frères et soeurs Si nous nous en tenons aux missionnaires, objet de notre appel, nous trouvons:
-le père Fleury Goutagny des Missions Etrangères de Paris ou MEP.
Fleury est né à Chazelles en 1832 d’Antoine et Claudine Simon. Son père est laboureur sur “Montfuron”. Il a fait ses études au Petit Séminaire de l’Argentière puis du Séminaire des Missions Etrangères, il est nommé prêtre en 1859 et part évangéliser en Chine dans la province de Canton où il meurt en 1905. Nous vous raconterons plus amplement son histoire après dépouillement des archives familiales.
-le Frère Mariste Marie Claudius (ou Mary-Claudius)
Jean-François Goutagny est né à Chazelles en 1848 de Benoit, un frère de Fleury plus haut nommé et de Françoise Dumont. C’est donc le neveu du précédent. Son père est laboureur au “Plasson”. Il deviendra frère mariste missionnaire aux îles Fidji, terre qu’il foulera des pieds pour la première fois tardivement à 49 ans en 1899.
Sa vocation est très précoce et liée à une promesse à Notre-Dame de Fourvière à laquelle il prétend devoir la guérison inexpliquée d’un surdité grave scientifiquement inventoriée et prise en charge sans succès par la médecine de l’époque. C’est au cours d’une prière à la Basilique qu’il retrouve l’audition après des années de surdité traitées. Il offre alors sa vie aux missions. Il entre au noviciat et sort frère mariste mais son jeune âge l’empêche de partir pour les terres de missions. Il accumule les postes d’enseignement en France et doué pour les études il gonfle son bagage intellectuel. Il n’en demeure pas moins fidèle à sa promesse et ne cesse de relancer ses supérieurs pour être autorisé à partir aux Missions. Il finira par quitter Saint Genis Laval et la France pour l’Australie en 1883 après quelques semaines passées en Nouvelle-Calédonie, ce qui le rapprochera beaucoup de son objectif. Il est alors employé dans de nombreuses écoles à Sidney et alentours où il perfectionne son anglais.
Le vent des îles vient le chercher 16 ans plus tard en 1899 où il peut enfin réaliser sa promesse en mettant pied sur les îles Fidji où il va séjourner à la mission catholique de Naililili sur la rivière Rewa en face de Suva, la capitale. Y est installé depuis 10 ans le père Emmanuel Rougier qui outre ses grandes capacités à convertir les indigènes développe une ardeur incroyable dans la construction d’une cathédrale qu’il veut la plus grande de toutes les églises des îles Fidji pour en faire l’évêché. Les Wesleyens sont les ennemis jurés de ce père qui ne cesse de les affronter en utilisant les provocations les plus humiliantes allant jusqu’à bruler les bibles anglicanes et méthodistes devant l’église en construction. Tous les religieux qui ne sont pas de son avis et ne se rangent pas à sa stratégie de conversion sont ses ennemis. C’est ainsi que n’acceptant pas ces méthodes est muté dans une autre mission sur Suva comme le sera d’ailleurs la supérieure des sœurs de cette mission. Son successeur, grand ami du père Rougier deviendra très vite son plus acharné ennemi. On sait la suite qui fût plus tard réservée à ce père mariste. (cette histoire du Père Rougier mérite un plus grand développement à venir même si nous sommes en Haute-Bigue !)
Frère Marie Claudius prend la direction d’une école à majorité d’enfants indiens. Ce sont ceux des ouvriers agricoles indiens venus travailler dans les champs de canne à sucre et de coton de l’île. Cette école, très cosmopolite par ailleurs, sert aussi de juvénat et de noviciat pour former des religieux locaux. Il s’y parle six langues différentes que frère Marie Claudius maitrise parfaitement. Il en restera le supérieur jusqu’en 1927. L’année suivante il retourne à Naïlilili où il est admis dans une maison de retraite de la Société de Marie. Il y meurt en 1931 à l’âge de 83 ans.
L’histoire de Jean-François Goutagny, “Frère Marie Claudius” ne tiendrait pas dans un livre! Nous complêterons progressivement sa biographie.
Signalons qu’il est en contact régulier (ses correspondances en témoignent) avec Soeur Marie Elisabeth fixée aux iles Fidji, le père Stéphane Berne fixé à Wagap (Nouvelle Calédonie) et Frère Angélicus qui se trouve bientôt à Grugliasco pour s’occuper de son neveu Léon qui deviendra aussi frère mariste
Gageons que nous n’allons pas tarder à vous parler des famille Chanavat ou Lornage et d’autres encore… Votre aide est précieuse.
Adressez vos informations à phiaac42140@gmail.com
Merci et à bientôt.