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Un atelier de chapellerie à Chazelles très probablement en rapport avec la maison Guillot-Bonnamour (collection privée J. Bailly)

par Jean Bailly

On sait que de nombreuses petites fabriques se sont développées sous l’influence de Clément Clavel et avec l’apparition de la force motrice liée à la vapeur. Ces dizaines de petites usines ont vite découvert avec leur meneur l’intérêt de la fabrication du chapeau fini et prêt à vendre avec sa forte valeur ajoutée par rapport aux cloches qu’elles livraient aux chapeliers modistes lyonnais. A cette époque, outre les noms bien connus de maisons comme Clavel ou Piot on trouvait aussi des Néel, des Poizat, des Bisson, des Pupier ou des Guillot. L’arrivée d’Eugène Provot avec la mécanisation permise par des machines à vapeur puissantes alimentées avec la houille transportée par rail à partir de 1876 sur la ligne Mangini jusqu’à la gare de Viricelles a rebattu les cartes et a imposé à toutes les petites usines une modernisation importante que toutes n’ont pu suivre. Si les Morreton, Fléchet, Beyron et autres Pupier Prat ont pu suivre à cette époque, d’autres ont disparu faute d’aménagement.

Ce fût le cas de la Maison Guillot dont l’auteur de l’article: Jean Bailly, a conservé de nombreuses traces et témoignages de cette usine familiale et dont l’origine remonte au 18° siècle.

Quelques élements généalogiques pour situer nos chapeliers:

Louis Guillot de Meys se marie avec Antoinette de Laroue vers 1660. Le couple est employé au domaine de la Roche par Monseigneur Dupuy. Ils ont six enfants dont :

Antoine Guillot né à Meys vers 1694. Il est laboureur et épouse en 1723 Guillaumette Marant de Haute-Rivoire. Ce couple a aussi 6 enfants dont :

Philippe Guillot qui nait à Chazelles en 1735, se marie à Benigne Vacher en 1762, est chapelier.
Benoite Guillot qui nait en 1724, se marie avec Jean Besson, chapelier à Chazelles, en 1745
Jean-Antoine Guillot qui nait en 1732, se marie avec Claudine Besson, cousine du précédent en 1752 à Chazelles.

 Philippe Guillot a pour sa part 4 enfants

Jean-Antoine né en 1762
Benoit en 1764
Jean et Jeanne en 1765

Jean Antoine Guillot se marie avec Marguerite Geay native de Pomeys en 1790. Parmi ses enfants on trouve

Jean Marie Guillot, chapelier, né en 1798 marié à Pomeys en 1830 à Philippe Thollot de Duerne
Jean Marie Guillot, cordonnier, né en 1800 marié à  Chazelles en 1829 à Claudine Dupuy.

 Jean Marie Guillot, dit l’Ainé, est chapelier et achète  une maison, une cour et des bâtiments à usage industriel au 60 Rue de Lyon à Chazelles (le tout situé entre cette rue et le lavoir de la rue Vieille) à la famille Dumas-Marjollet pour y installer sa fabrique de chapeaux, Il a quatre enfants. On sait qu’il s’équipe d’une petite machine de quelques chevaux-vapeur pour sa petite chapellerie.

Jean Antoine Guillot, chapelier, né en 1830, marié en 1853 avec Barthelemie Guyot, épicière native d’Aveize.
Marguerite Guillot, née en 1832, mariée à Jean-Claude Guyot en 1855, le frère de la précédente et chapelier
Jean Marie Guillot, chapelier, né en 1833, marié à Jeanne Badoil en 1863
et
Antoine Claude Guillot, chapelier, né en 1838, marié à Marie Bonnamour en 1872.

 genea guillot

Cette dernière est la fille de Joseph Bonnamour, menuisier à Chazelles sur Lyon, et de Françoise Trévinet. Cet artisan a acheté en 1856 une parcelle de terre de 390 m₂ faisant partie d’un ensemble plus grand dit « Terre de Ramousse » appartenant à Claude Besson, maire de Chazelles-sur-Lyon, propriétaire rentier, chapelier qui en avait fait l’acquisition des frères et sœurs Mosnier de Lyon.

acte guillot

Acte notarié de mariage Guillot et Bonnamour

 C’est Antoine Claude Guillot, chapelier, qui reprend la maison paternelle Guillot Ainé et qui devient la maison Guillot-Bonnamour

Situation et élements de la Fabrique

La fabrique se trouvait au 60 de la rue de Lyon

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L’atelier de chapellerie se trouvait probablement sur la rue de la Paix à l’angle de la rue Vieille comme en témoignent les actes notariés. C’est le petit bâtiment sur la gauche de la photo. (Photo PM)

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La maison d’habitation se trouvait sur la rue de Lyon. Une partie des façades a été récemment modifiée. Un portail coulissant a disparu (photo PM)

 On sait que cette maison s’arrête à la fin du 19° ou au début du 20° siècle puisque la vente de l’immeuble se fait en 1904.

Longue histoire pour cette petite fabrique de chapeaux  créée au début du 19° siècle issue en droite ligne de trois générations successives de chapeliers. 

 On a retrouvé quelques éléments matériels de cette ancienne fabrique dont les tampons encreurs de l’époque et une carte de présentation exposés ci-dessous.

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Les tampons et l’encreur des sociétés successives. photo PM

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Carte sociale Guillot-Bonnamour (photoPM)

 

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L’atelier de chapellerie (collection personnelle J. Bailly)

 Merci à tous ceux qui, ayant lu ce petit article, pourraient fournir des éléments complémentaires sur cette petite fabrique. Il faut aussi préciser qu’il y avait très certainement une autre fabrique dite Guillot Frères signalée à la même époque avec la maison Piot dans un annuaire professionnel de 1853.

Vos remarques peuvent être adressées à phiaac42140@gmail.com ou par courrier à PHIAAC 39 Rue Caderat 42140 Chazelles-sur-Lyon