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dans l’église de Viricelles

Chazelles-la Victoire, tel qu’on l’appelait sous la Révolution, après le combat sanglant et victorieux de la troupe révolutionnaire de Javogues et de ses habitants, était une ville très attachée aux nouvelles règles sociales édictées par la Révolution. Il ne faisait pas bon être mauvais citoyen, curé ou religieux réfractaire. De nombreuses histoires de prêtres pourchassés jalonnent cette période historique dont celle du curé Jomand de Maringes qui venait à Chazelles faire des messes traditionnelles. Tout à côté et dans les villages alentour,  on assistait à l’inverse à des contre-offensives visant à protéger la religion, ses curés et l’ancien régime. On a pu parler de « Petite Vendée » pour cette région des Monts du Lyonnais avec notamment le célèbre « Roi de Chevrières », Antoine Croizier, un fermier aisé de la Badouillère, hameau de cette ville dont l’histoire est retranscrite dans le livre de l’abbé Signerin. Il ne s’agissait pas d’un simple petit mouvement anti-révolutionnaire puisque jusqu’à Paris, on s’inquiétait de cette situation dans notre région.

 

C’est en effet à Chazelles que se terminera la vie de prêtre réfractaire de Jean-Baptiste Gonon, natif de Viricelles et mort sous l’échafaud de Feurs, condamné par le tribunal de cette ville. Avec lui seront condamnés Pupier dit de Saint-Georges, hôtelier et directeur des Postes ainsi que ses deux sœurs qui l’avaient hébergé ainsi que le frère Martin, son compagnon de route. On peut lire cette histoire racontée par l’abbé Durand et retranscrite dans un fascicule de la « Diana » que vous pouvez lire en cliquant sur le lien ci-dessous.

L’ARRESTATION DU CURÉ GONON

On notera que le dit Pupier, directeur des Postes, pourrait avoir un rapport avec la maison du Pupier. Cette maison aurait pu être un relai postal sur la route postale de Lyon à Rodez et descendant à Saint-Galmier. Cette ancienne maison du Pupier correspond en effet bien dans sa description à un possible relai avec des chambres au 1° étage au-dessus d’écuries au rez-de-chaussée. Elle ne ressemblait en rien à une habitation commune ou a une ferme. Il faudrait faire un travail de recherche affiné  pour savoir si Antoine Pupier de Saint-Georges, guillotiné, est le descendant de Mathieu Pupier qui avait acheté en 1505 les terres du Buyat sur la route de Chazelles au vernay et de Chazelles à Saint-Galmier, probablement devenues terres de Pupier puis quartier avec sa belle croix qui date de 1606.

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Cette maison du Pupier fait l’objet d’un autre article. A noter enfin que Jean-Baptiste Gonon semblait connaitre les lieux puisqu’avant d’être arrêté, il s’était justement enfui vers le quartier du Pupier.

La guillotine a fonctionné à Feurs le 1° juillet 1794. Le curé Gonon y laissa donc la tête comme la famille Pupier de Saint Georges mais aussi les suppliciés de Feurs dont une partie de la famille Pupier de Brioude qui avait sa maison de campagne à Chazelles à La Rouillère. Dans le même temps et le même jour à Paris, le dernier commandeur de Chazelles, Gaspard Besse de la Richardie, arrêté quelques mois plus tôt chez son amie à Montpezat (abbesse de Jourcieux près de Veauche) vers Cahors puis transféré à Paris, mourrait aussi sous l’échafaud par décision de Fouquié-Tainville.

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La Chapelle des Martyrs à Feurs