Virigneux est un joli village des Monts du Lyonnais situé au sommet d’une petite colline qui offre un panorama exceptionnel. Le village est tout près des Montagnes du matin qu’il regarde quand ses yeux se tournent vers les très proches clochers de Saint Barthelemy et Saint Martin Lestra. Plus à distance on aperçoit Panissières et au loin la Tour Matagrin sur les monts de Tarare. Le paysage est entièrement occupé par des petites collines entre lesquelles coulent des petits ruisseaux qui peuvent devenir de vrais torrents comme la Toranche qui descend se jeter dans la Loire en passant par Saint Cyr-les-Vignes.
Il faut venir ici pour se détendre, se reposer, marcher dans les sentiers balisés, comme celui des “Filandres” à la découverte des plantes sauvages, aller découvrir la « Pierre des Trois Communes », à la jonction des trois communes qui touchent Saint Cyr-les-Vignes (Virigneux, Valeille et Saint Barthélemy), pêcher le long des rivières en respectant les règlementations (le bassin de la Toranche dépend de la Gaule Chazelloise).
L’auberge de la Thoranche vous attend dans le village pour y manger : elle vous propose une très belle carte. Fritures et grenouilles, notamment, ont toujours été une spécialité de la région. De nombreux gites sont à la disposition des touristes.
On est à plus de 600 mètres et l’air y est très agréable. Les habitants qui se nomment les Virignères sont des gens très accueillants. Ils sont plus de 600 depuis le dernier recensement de 2012. Le village est situé dans le canton de Chazelles-sur-Lyon. Il n’y a pas d’industrie mais beaucoup de petits artisans qui transforment les produits de la ferme, tel le lait pour faire des fromages, qui travaillent dans le bâtiment et l’exploitation forestière.
Le village est très ancien, connu au Moyen-Age. Les premières traces datent de 1247 : le château appartient alors à Renaud, comte de Forez. Il est transmis à son fils cadet Louis en 1270 et devient plus tard la propriété de Jeanne de Monfort L’Amaury, veuve de Guy VI (frère de Louis). Elle épouse en secondes noces Louis de Savoie. Guy de Tarare est ensuite trouvé comme châtelain en 1323. La seigneurie s’étendait alors sur Saint Martin et Saint Barthelemy Lestra. Le château comportait une enceinte circulaire, des fossés et un pont-levis. On devine encore quelques pans de mur de pierre servant d’appuis aux vieilles maisons quand on se promène dans le village.
La position du château a attiré bien des regards et des jalousies même si le village est toujours resté propriété des Comtes du Forez : les chatelains successifs sont les vassaux de ces derniers. Le seigneur de Chamousset notamment, un voisin très proche, prétendait y avoir droit de visite. Cela lui fût toujours refusé par avis royal. C’est en 1774 que le village est rattaché à Saint-Galmier sur le plan juridictionnel tandis qu’il a toujours dépendu de Cluny pour la cure. En 1850, le cimetière était encore autour de l’église primitive : il a été transféré à cette époque à sa place actuelle et remplacé par une place publique. Le puits principal du village que l’on y trouve aujourd’hui était auparavant au milieu des tombes. C’était un puits-citerne qui recueillait les eaux de pluie. Il n’est plus utilisé. La source de Font-Bénite, sur laquelle un lavoir (qu’il faut aussi aller voir) a été construit, est sur la route de Saint-Martin-Lestra. C’était hier la seule source d’eau du village.
L’église dont le choeur est probablement située à la place de l’ ancien prieuré médiéval, mérite le détour même si elle est relativement récente, ayant commencé à être construite en 1888. Elle se veut de style roman. Elle a été réalisée par Stéphane BOULIN, un architecte stéphanois. La flèche du clocher date de 1905. Le batiment en pierres comporte des encadrements de portes et autres ouvertures de couleur blanche contrastant avec le granit gris. Cette rénovation extérieure est récente. La première église date de 1225. Elle est sous le vocable de Saint Jean-Baptiste à partir de 1317. Les premieres mentions de Virigneux comme paroisse se situent en 1383.
Cette église est très claire et très plaisante à l’intérieur. Elle comporte une nef centrale et deux nefs latérales.
Elle possède de très joli vitraux lumineux. Nous vous en offrons la reproduction sous une forme condensée:
N’oublions pas ceux du choeur:
Elle comporte parmi d’autres une jolie statue de Saint-Roch et un beau chemin de croix en stuc mais joliment décoré.
On y trouve une authentique chaire taillée dans le marbre de Carare comme l’est aussi l’autel central.
Deux chapelles latérales équilibrent bien cet ensemble très sobre dans lequel on retrouve l’ambiance un peu oubliée des églises d’il y a plus d’un demi-siècle.
Après la visite de l’église, il faut monter à la chapelle de la Motasse en prenant une petite route. Elle a été construite en 1867, afin de marquer les 50 ans de présence du «bon» curé Jean Essertel dans la paroisse. Elle lui sert aujourd’hui de sépulture. Ce petit lieu de culte est un modeste édifice à nef unique avec un petit clocher surmonté d’une Vierge. Il est dédiée à Marie, Secours des Chrétiens. A quelques pas de la chapelle, on trouve la belle croix du Jubilé datée de 1827.
Il ne faut pas hésiter à parcourir les rues et ruelles qui entourent l’église pour y déceler des vieux murs de pierre ou de pisé, des vieilles façades pleines de charme, des petits jardins tout en couleur et pleins d’odeurs, des vieux toits aux tuiles verdies par la mousse.
L’ensemble du village dégage une belle unité et mérite vraiment le détour.
Très bonne visite.