Statue de saint Roch Mazargues http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2d/Statue_de_saint_Roch-Mazargues.jpg

Statue de saint Roch Mazargues
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2d/Statue_de_saint_Roch-Mazargues.jpg

Histoire de Saint Roch

Roch est né à Montpellier vers 1350 et est mort en Italie vers 1379. Son père était un consul de la cité de l’Hérault. Il commence des études de médecine dans cette ville déjà fort connue du monde médical occidental avec une grande faculté créée en 1220. Il doit les interrompre car il perd ses parents vers 18 ans. Il distribue alors toute sa fortune et part en Italie pour rejoindre Rome. Au gré de la route entre 1668 et 1671, il s’arrête régulièrement dans les villes  italiennes  et prend en charge les malades atteints de la peste noire ou bubonique qui sévit à cette époque dans presque toute l’Europe. Il génère de nombreuses guérisons qui vont être assimilées à l’époque à des miracles. Mais dans la ville de Plaisance, il contracte finalement la maladie. La légende dit que, retiré seul dans une forêt proche de cette ville, c’est un chien qui le sauve en lui apportant tous les jours de la nourriture qu’il dérobe à son maitre. Ce dernier, intrigué par les voyages incessants de son animal, le suit et découvre Roch qu’il recueille chez lui et soigne à son tour. C’est cette histoire que l’on raconte quand la statue du saint est associée à un chien qui d’ailleurs s’appellera Roquet : les deux êtres sont devenus inséparables. Saint Roch a aussi son bâton de pèlerin et sa gourde: il montre le plus souvent un bubon pesteux sur sa cuisse. Ce malheur passé, guéri et après avoir repris sa route, il est arrêté à Milan comme espion et mis dans un cachot à Voghera en Lombardie où il décède en 1379. C’est une fois mort que l’on découvre la méprise et sa dépouille est tout de suite prise en charge et vénérée par les habitants de la ville qui lui consacre très vite une fête annuelle. Ses restes vont être plus tard volés dans l’église et transportée à Venise où ils se trouvent encore. Quelques os dont un tibia seraient revenus à Montpellier avec le bâton de pèlerin où ils sont conservés dans l’église Saint Roch. Il aurait été canonisé par le pape Benoit XIII, anti-Pape d’Avignon, entre 1394 et 1423. On fête Saint Roch le 16 août,

Saint Roch était invoqué contre les épidémies de peste, choléra, typhus ou grippe espagnole, contre la silicose des tailleurs de pierre, des paveurs et des carriers et contre les maladies de la vigne tel le phylloxéra.

Saint Roch à Chazelles : c’est tout un quartier !

S’il n’y a plus beaucoup de traces de notre Saint Roch dans Chazelles, il a pourtant marqué la ville par son empreinte.

Il y avait une petite chapelle au niveau du cimetière, alors situé en dehors des remparts, qui a aujourd’hui disparu. Le tout a été remplacé dans les années 1850 par la place Thiers devenue aujourd’hui la place Charles de Gaulle.

L’église elle même avait une chapelle dédiée à Saint Roch: elle était située en haut à gauche du bâtiment avec une statue qui le  représentait avec son chien Roquet et son bâton de pèlerin. Il y a longtemps que l’idole a été vendu. Bien plus tôt encore, en 1793, les révolutionnaires avaient fait descendre cinq cloches, dont celle de Saint Roch, mais en laissant la plus grosse pour les emmener à la fonte à Feurs.

Il y avait aussi une petite statue incluse dans un angle de mur dans la rue Saint Roch menant à la place du même nom.  Elle a disparu.

Enfin la porte Saint Roch, qui servait d’entrée au nord de la ville pour le Grand Chemin venant de Lyon, comportait une tour qui est aujourd’hui enfermée dans un pâté de maison formé par la rue Alexandre Séon, la rue Honoré d’Urfé et la rue Lafond.  Elle sert aujourd’hui de support notamment à un escalier intérieur dans une des maisons concernées. La tour monte jusqu’au niveau des toits actuels mais n’est plus visible aujourd’hui.

Tous ces éléments reliés au Saint correspondent à la période où la peste noire est arrivée à Chazelles en 1623 par l’intermédiaire d’une balle de poils de chameau en provenance de Smyrne, dit une histoire. La chapelle a alors été construite pour honorer le saint et lui demander protection, le quartier a pris son nom. On sait que cette peste noire a touché la région de façon endémo-épidémique entre 1620 et 1645 et notamment la plaine du Forez, Saint Etienne, Montbrison, Feurs, Montrond mais aussi Saint Bonnet le Château, Saint Galmier (où l’on trouve sur un mur dans la rue Saint Philippe une statue du XVII° siècle) ou Saint Symphorien, tout cela à la même époque. On peut rajouter que le nom du lieu-dit “La Maladière”, aux confins de Chazelles et Saint Denis sur Coise, jouxtant l’ancienne propriété de Philippe de Giroud à Hurongue, mort en duel en 1639, remonte aussi à cette époque : on y retirait les pestiférés pendant le temps de leur contagion. Ils étaient cantonnés dans des baraques en bois* (il y en aurait eu jusqu’à 1100!). Une histoire raconte que les notaires des villages alentours venaient régulièrement y recueillir les dernières volontés des pestiférés mourants, abrités eux-mêmes dans une cabane de bois.

Pour finir en image voici un extrait d’un livre publié il y a un siècle et demi en 1875. Il relate une partie des rapports entre Chazelles et Saint Roch et raconte la naissance le Grézieu “Le Marché”.

la peste chazelles

Si vous avez des histoires, images ou photographies intéressantes concernant Saint Roch merci de nous en faire profiter en nous contactant par mail à

phiaac42140@gmail.com

Très bonne lecture.

*Notice sur la ville de Chazelles-sur-Lyon, Claude Ollagnier, 1895, Théolier imprimeur, Saint Etienne.